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Pour la première saison complète sous la férule de Jake White , Montpellier s'est invité avec fracas à la table des grands et, avec quelques renforts à venir, fait même figure d'épouvantail pour l'exercice suivant.
Lui assure que son séjour en France, pays "romantique" en diable, révèle son "côté tendre". Ce n'est pourtant pas ce qui saute aux yeux en contemplant l'entreprise de démolition, puis de reconstruction menée tambour battant et sans beaucoup de sentiments depuis janvier 2015 par le pragmatique Jake White .
Le Sud-Africain a pour lui ses résultats: déjà un titre mi-mai en Challenge européen, une troisième place de la saison régulière et une demi-finale en Top 14 perdue samedi contre Toulon (27-18). Plutôt flatteur.
"Je suis vraiment très fier de ce qu'on a accompli en un an, souligne l'entraîneur des Springboks champions du monde 2007. Je pense que les gens ont conscience que Montpellier va devenir une bonne équipe."
White a remodelé en profondeur le MHR ces derniers mois, s'escrimant à solder sur tous les plans l'ère du précédent entraîneur Fabien Galthié, écarté sans grand ménagement et toujours en litige avec son ancien club.
Cette transition s'accompagne forcément de remous et de questionnements: la polémique entourant les adieux ratés de l'emblématique ouvreur François Trinh-Duc n'est que le dernier avatar.
- "Mon style de jeu est fantastique" -
L'encadrement, le jeu, les joueurs...Le MHR est méconnaissable. Mais il gagne, beaucoup, dans un style frontal porté par une légion de gros bras sud-africains (les trois Du Plessis, Willemse, Spies, Steyn...) tous débarqués récemment dans l'Hérault.
Alors, qu'importent les esprits chagrins: Jake White , qui a traversé bien d'autres tumultes quand il était à la tête des Boks, tient fermement le cap et se justifie avec une certaine ironie.
"Mon style de jeu est fantastique, assure le technicien de 53 ans. Les seuls qui n'aiment pas mon style de jeu, ce sont les médias. Mon président est content, mes joueurs sont contents, les entraîneurs sont contents. J'ai juste besoin que les médias écrivent enfin la vérité: nous avons le meilleur marqueur d'essai (Timoci Nagusa, ndlr), la deuxième meilleure attaque, pour notre première saison ensemble."
"Il y a un an, Montpellier était presque relégué, rappelle de son côté le talonneur Bismarck Du Plessis . Ce soir (samedi), on a disputé une demi-finale en jouant notre chance jusqu'au bout. On est content de cela. On a fait un pas dans la bonne direction. Collectivement, on ne peut qu'apprendre et progresser."
Fort de ce premier exercice encourageant, le MHR va poursuivre sa mue l'an prochain avec l'idée de gagner encore en densité physique, sa marque de fabrique, et en profondeur d'effectif.
"J'ai confiance dans les 20-22 meilleurs joueurs de l'équipe, mais j'ai besoin de 10-15 autres pour m'assurer que mon équipe est un peu plus forte", explique White qui a donc recruté la terreur fidjienne Nemani Nadolo, l'Australien Joe Tomane, le Néo-Zélandais Benjamin Botica ou encore le centre international français Alexandre Dumoulin.
- La grande lessive -
Après avoir fait partir un wagon d'une vingtaine de joueurs l'an passé, au moins une douzaine d'autres vont encore quitter le club (Trinh-Duc, Privat, Mas, Tuitavake, Ebersohn, Floch, Ivaldi...), sans compter des jeunes fraîchement sortis du centre de formation, à l'instar du capitaine de l'équipe de France des - 20 ans Clément Castets.
"C'est une page qui se tourne. Je pense que ça sera différent, une autre aventure", glisse d'une petite voix le capitaine Fulgence Ouedraogo , l'un des rares survivants de la période Galthié.
White a aussi fait le voeu d'améliorer le secteur de l'analyse des matches, impressionné par le travail réalisé par Toulon avant la demi-finale à Rennes.
Il entend ainsi poursuivre la montée en puissance de sa formation, qui devra encore être performante sur deux tableaux, entre la "grande" Coupe d'Europe et le Top 14.
Animé par le seul objectif de gagner, peu importe la manière et le qu'en dira-t-on, White est bien déterminé à offrir à son ambitieux président Mohed Altrad le trophée majeur tant désiré depuis la reprise en mains du MHR en 2011.