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© AFP/XAVIER LEOTY
Pierre Mignoni
, alors entraîneur de Toulon, avant le coup d'envoi du match face à La Rochelle en Top 14, à Marcel Deflandre, le 25 août 2015
Arrivé il y a un an à Lyon en provenance de Toulon pour sa première expérience d'entraîneur principal, l'ancien international Pierre Mignoni s'impose en chef de meute d'un LOU Rugby qu'il veut maintenir en Top 14, avec poigne mais sans faire de vagues.
Un sacré défi pour l'ancien demi de mêlée international (28 sél.): l'équipe lyonnaise, accrochée par Brive (15-15) en ouverture avant de se rendre samedi sur le terrain du Racing 92, n'était pas parvenue à se sauver lors de ses deux précédentes montées, malgré de solides arguments financiers.
A chaque fois ses entraîneurs, Raphaël Saint-André (2011) et l'Australien Tim Lane (2014), n'avaient pas résisté longtemps aux mauvais résultats en Top 14, limogés avant même le terme du championnat.
Mignoni, âgé de 39 ans, réussira-t-il là où ils ont échoué ? Il semble avoir en tout cas les qualités pour.
- 'La meilleure recrue' -
"Pierre est clairement la meilleure recrue du LOU (où il est arrivé l'été 2015, NDLR). C'est un véritable professionnel, un bosseur. Il est assez réservé, ne montre pas ses émotions, il est introverti. Par contre, il sait où il veut aller", affirme ainsi Philippe Buffevant, ancien ailier du club quand il évoluait en Fédérale 1 (3e div.) et actuellement directeur sportif du LOU Association, la section amateurs du club.
Surtout, Buffevant a été l'adversaire et le partenaire de Mignoni, en équipe de France U19 puis à Béziers (1997-1998), où l'entraîneur lyonnais était surnommé "Pento", du nom d'un produit coiffant qu'il utilisait alors.
Il décrit un technicien rigoureux qui intervient à tous les échelons sportifs du club, s'interrogeant sans cesse sur la meilleure manière de faire progresser les jeunes pour qu'ils atteignent le haut niveau.
"C'est sa grande force. Il s'investit énormément et il a compris que le LOU avait un potentiel énorme dans une agglomération de 1,5 million d'habitants", estime le dirigeant. "Il arrive à fédérer tout le monde autour du projet du LOU."
- 'Une forme de schizophrénie' -
L'arrière Romain Loursac, qui était des deux premières expériences ratées en Top 14, évoque lui "une forme de schizophrénie" chez Mignoni: "quand tu ne parles pas de rugby, il est adorable, très proche. Comme entraîneur, il est très différent, très exigeant envers les joueurs pour tirer le maximum de son équipe."
"L'an dernier, il voulait que tout soit parfait et c'était normal vu notre obligation à terminer champions (de Pro D2, ce qui a été le cas, NDLR). Cette saison, il a mis de l'eau dans son vin. Il parvient à maintenir ses exigences sans être trop dans le négatif mais il ne nous fait pas plus de cadeaux. Il a beaucoup de pression mais il assume tout. C'est le patron", ajoute Loursac.
De Mignoni, l'arrière lyonnais admire aussi la "manière (dont il s'est) mis en danger en venant à Lyon en partant de zéro", alors qu'il aurait pu rester en situation de confort à Toulon, où il s'occupait des arrières.
"Il démontre ainsi sa force de caractère", juge Loursac, persuadé que Mignoni "n'a pas quitté le meilleur club d'Europe pour venir juste pour deux ans".
"Il veut s'inscrire dans la durée. Les résultats diront s'il en est capable mais pour l'instant, c'est un sans faute", constate encore le joueur.
Le pilier Stéphane Clément, arrivé cet été de Biarritz (Pro D2), découvre lui le club et l?entraîneur, mais se dit tout aussi séduit: "Je ne suis pas venu pour sa carte de visite mais pour le discours qu'il m'a tenu. Il m'a paru franc et droit, les deux premiers mois m'ont confirmé ce que je pensais et c'est l'avis de tous les joueurs."