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© AFP/ROMAIN LAFABREGUE
Le 3e ligne de Lyon Facundo Isa (c), auteur d'un essai face à La Rochelle, le 15 avril 2017 à Lyon
Assuré du maintien en Top 14 pour la première fois de son histoire, Lyon entend s'installer parmi les places fortes du rugby français en bâtissant des fondations solides, sans se précipiter.
"Notre ambition est de continuer à progresser et de franchir toutes les étapes. Les deux premières étaient de monter en Top 14 et de nous maintenir. Les suivantes sont de bien figurer en Top 14 et d'arriver un jour à gagner des titres", explique le président du LOU, Yann Roubert (38 ans), tout sourire.
La prudence était de mise car le club, champion de France en 1932 et 1933, était monté à deux reprises en Top 14 (2011, 2014)...pour en redescendre, à chaque fois en terminant dernier au classement.
Dès son arrivée en 2015 comme entraîneur principal, l'ancien international Pierre Mignoni , venu de Toulon, s'est donc chargé d'imposer humilité et travail plutôt que d'entretenir les rêves. Et aujourd'hui, le technicien ne scrute pas l'horizon au-delà de la saison prochaine.
"L'ambition sera la même que cette année: terminer entre la 12e et 6e place qualificative. Il faut construire patiemment, pérenniser le club au plus haut niveau avant de regarder plus haut", assure-t-il.
Actuel 9e du championnat, le LOU, qui joue samedi (20h45) à Grenoble, certain d'être relégué, peut accrocher dès cette saison la 6e place synonyme de phases finales. Mais il ne maîtrise pas son destin: cinq autres clubs sont en lice. Pour cela, il lui faut au moins s'imposer au Stade des Alpes avec le bonus offensif.
Les Lyonnais peuvent aussi se classer 7es et disputer un barrage d'accès à la Coupe d'Europe contre un club anglais (20-27 mai), sauf si le Stade Français gagne le Challenge européen. Ces dates pourraient cependant poser problème pour recevoir au Stade de Gerland, où des travaux d'aménagement ont débuté mardi.
- Gerland pour grandir -
C'est dans l'ancien berceau de l'Olympique lyonnais que le LOU est en effet installé depuis le 1er janvier, un déménagement destiné à accroître ses recettes en termes de billetterie et d'hospitalités VIP. Depuis 2011, le club évoluait au Matmut Stadium (12.000 places) à Vénissieux, dans la banlieue de Lyon.
"Gerland n'est pas un stade de Pro D2 mais un équipement qui doit nous permettre de trouver les moyens de notre développement", avait prévenu Yann Roubert en janvier.
"Cette année, nous avions un budget de 23,5 millions. Mais contrairement à une majorité de clubs de Top 14, qui payent souvent un loyer symbolique pour l'occupation du stade, l'amortissement et tous les frais d'entretien nous coûtent 3,5 millions d'euros", précise le dirigeant.
"Pour la saison prochaine, il est trop tôt pour communiquer sur le budget, qui pourrait baisser. Il sera établi en fonction du prix des travaux et de la durée des amortissements du terrain et des investissements consentis", ajoute-t-il.
Car le LOU et son actionnaire majoritaire, le groupe GL Events (événementiel) que préside Olivier Ginon, ont obtenu des droits à construire autour de Gerland sur une surface de 20.000 à 30.000 m2 pour des activités connexes (brasserie, boutiques, espaces réceptifs) dans le cadre d'un bail emphytéotique de 60 ans.
Dans sa nouvelle configuration, en septembre, le stade aura une capacité maximale de 25.000 places. Le but de ces aménagements: obtenir des ressources financières équivalentes à celles des meilleurs clubs français qui, seules, peuvent permettre de bâtir une grosse équipe.
A condition d'avoir le savoir-faire sportif et la patience dont Pierre Mignoni est le garant. Le LOU a déjà payé deux fois pour s'être cru plus beau qu'il n'était.