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Sans éclat mais avec un certain pragmatisme, le Racing 92 a rejoint Clermont en demi-finales du Top 14 en s'offrant Toulouse (21-16) samedi à Colombes lors d'un barrage cadenassé et de médiocre facture.
L'ambitieux club francilien poursuit donc sa route vers un premier titre depuis sa remontée dans l'élite, un mois après avoir laissé filer une rare chance en finale de Coupe d'Europe contre les Saracens (21-9).
Il lui reste 160 minutes au moins pour accomplir son rêve de sacre en renversant d'abord Clermont vendredi prochain (20H45) en demi-finales au Roazhon Park de Rennes. Contre une équipe de l'ASM qui a eu tout le loisir de se ménager en sortant précocement de Coupe d'Europe puis en assurant rapidement sa qualification pour la phase finale, il faudra au Racing 92 fourbir encore quelques armes physiques, mais pas que.
Car si ce n'avait été la botte précise de Dan Carter ou de Johan Goosen qui a impitoyablement sanctionné l'indiscipline chronique des Toulousains, qui sait quel aurait été le sort de ce premier barrage à domicile de l'histoire du club ? Les Franciliens ont proposé un jeu restrictif, à une passe, souvent assis sur la puissance des avants qui ont poussé leurs adversaires à la faute au sol. Et ils ont tremblé en fin de match.
"Ce n'était pas notre meilleur match mais on y a mis une forte envie, beaucoup de coeur", a témoigné le demi de mêlée Maxime Machenaud. Il y a eu 23 joueurs qui se sont envoyés pour ne pas finir la saison ce soir.
Les Toulousains peuvent regretter d'avoir été tant pris la main dans le sac par l'arbitre. Pour la deuxième fois seulement depuis 1994, il faudra se passer des Rouge et Noir dans le dernier carré du championnat. Cela avait été aussi le cas en 2014, après une victoire du Racing encore mais à Toulouse (21-16).
- Sueurs froides à Colombes -
C'est une déception pour les Rouge et Noir qui, après un trou d'air au coeur de l'hiver, terminaient la saison en boulet de canon avec six victoires de rang avant de se présenter à Yves-du-Manoir. Incapables de lancer correctement leur jeu et d'emballer le match par ces passes après-contact dont ils avaient fait une marque de fabrique ces derniers mois, les partenaires du capitaine Thierry Dusautoir ont traversé comme des ombres la majorité de ce barrage.
"On va prendre le temps de bien analyser les choses mais c'est dommage de buter sur un match où il y avait la place de l'emporter ce soir", a estimé l'entraîneur Ugo Mola. "Avec un peu plus de maîtrise, notamment en première période, cela aurait été encore plus délicat de nous battre."
Triste sortie pour le troisième ligne Imanol Harinordoquy , qui disputait à 36 ans son dernier match après une carrière bien remplie ponctuée de 82 sélections.
Au final, cette partie n'a été traversé que de très rares éclairs, une pénalité succédant à l'autre. Les Rouge et Noir ont eu le mauvais goût d'être davantage sanctionnés dans leur camp et étaient logiquement devancés 12 à 6 à la pause.
Ils ont certes bien tenté d'insuffler davantage de rythme en début de seconde période, sans être récompensés. Mais l'apport du banc leur a permis de mieux terminer que des Racingmen sans véritable réservoir, offrant un peu de suspense au dernier quart d'heure.
Un essai de Gaël Fickou (65) puis une série de mêlées dans les 22 m francilien à la sirène donnaient des terribles sueurs froides à Colombes. Avant d'être libéré par un ultime en-avant toulousain, symbole d'un match aussi âpre qu'haché.