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© AFP/THIERRY ZOCCOLAN
L'ailier de l'ASM Clermont Noa Nakaitaci contre le Racing 92 au stade Michelin, le 10 septembre 2016
Oubliées, les critiques de la Coupe du Monde 2015 qui l'avaient fortement déstabilisé. De retour à son meilleur niveau, l'ailier international français Noa Nakaitaci livre depuis le début de saison des prestations majuscules avec Clermont, dont il est redevenu l'une des armes fatales.
La défense de Castres, qui affrontera samedi l'ASM au stade Marcel-Michelin lors de la 7e journée de Top 14, est prévenue. Meilleur marqueur d'essais (5) du championnat, ex-æquo avec l'ailier argentin du Racing 92 Juan Imhoff, Nakaitaci a recouvré son instinct, qui lui a par exemple permis d'inscrire un triplé contre les Franciliens le 10 septembre (47-10).
"Ca fait du bien de le voir épanoui comme ça. Il est bon depuis le début de la saison, dans des registres différents, à la fois dans l'évitement mais aussi dans le contact", se réjouit l'entraîneur principal et directeur sportif de Clermont, Franck Azéma.
"C'est un joueur imprévisible, capable de s'adapter dans toutes les situations, de créer des espaces même quand il n'y en a pas", ajoute-t-il.
A 26 ans, le funambule de Clermont a en effet retrouvé la légèreté qu'il semblait avoir perdue après une Coupe du Monde aussi désastreuse que douloureuse au sein du XV de France.
Le premier rugbyman d'origine fidjienne à revêtir le maillot des Bleus, pour lesquels il compte huit sélections, avoue avoir très mal vécu les critiques à son encontre, notamment après la déroute face aux All Blacks en quarts de finale (13-62), où il a été humilié en mondovision par Julian Savea .
- 'Besoin de digérer' -
"Il y a eu des choses très dures écrites dans la presse. C'était nouveau pour moi. Je n'avais pas l'habitude, je n'avais jamais vécu ça à un tel niveau. J'ai essayé de retrouver de bonnes sensations après mais c'était difficile. J'avais besoin de digérer", explique à l'AFP le joueur, dont la voix douce contraste avec son imposante silhouette (1,90 m, 94 kg).
Plus affûté physiquement, l'ailier assure avoir "réussi à surmonter tout ça" et loue ses entraîneurs qui l'ont "toujours soutenu" et ses coéquipiers qui lui "facilitent la tâche sur le terrain".
"J'essaie de repartir à zéro, de bien bosser les bases. J'ai à c?ur de prouver que cette année va être différente", ajoute l'ailier formé à l'Académie de Nadroga aux Fidji, partenaire de l'ASM.
Sa femme pèse également fortement dans sa renaissance.
"Elle m'a beaucoup aidé à la maison à me motiver, elle m'a rassuré en me disant que ça se passerait bien", confesse avec spontanéité Nakaitaci, arrivé à 20 ans en France et marié depuis avec une Clermontoise avec laquelle il a eu une petite fille.
© AFP/NICOLAS TUCAT
Noa Nakaitaci (balle en mains) contre Agen au stade Armandie, le 2 janvier 2016
"Je me sens bien en Auvergne, sauf peut-être quand il fait froid !", avoue-t-il dans un sourire timide.
Une stabilité comme explication possible de son retour au premier plan que confirme son entraîneur. "Il est plus fort aujourd'hui. Il a affirmé ses choix par rapport à sa façon de vivre. Il a choisi de s'installer définitivement en France et ce confort qu'il a aujourd'hui nourrit peut-être sa confiance", juge Azéma, qui attend désormais de son ailier "de la régularité" jusqu'au bout de la saison.
Alors à quand des retrouvailles avec les Bleus? "C'est toujours dans un coin de ma tête mais pour le moment j'ai choisi de travailler de mon mieux dans le club. C'est seulement grâce à ce travail-là que je pourrai un jour revenir", souligne Nakaitaci, pas encore appelé par le nouveau sélectionneur du XV de France, Guy Novès. S'il continue sur sa lancée, cela pourrait ne pas tarder.