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Après sa troisième saison sans titre, achevée samedi en demi-finale face à Clermont (14-18), le Stade Toulousain va devoir très vite apprendre à gérer une période charnière de son histoire sans Guy Novès.
Le manager, figure paternelle de la maison rouge et noire depuis plus de vingt ans, a enfin pu faire ses vrais adieux, acclamé par le public du Nouveau Stade de Bordeaux. Sa nomination à la tête du XV de France n'ayant été officialisée que dimanche dernier, il n'avait pu dire au revoir à son antre d'Ernest-Wallon, samedi dernier après le barrage face à Oyonnax.
Et ses joueurs, qui s'en "foutaient" selon lui, ont enfin pu laisser couler leurs larmes. Tristes de voir partir le seul patron qu'ils aient connu au Stade Toulousain mais surtout de ne pas avoir réussi à lui offrir une sortie digne de sa stature et un dernier détour place du Capitole, le Brennus à bout de bras.
Ils pourront toutefois se satisfaire d'avoir amené le Stade dans le dernier carré pour la 21e fois en 22 ans d'ère Novès. Ce qui était loin d'être écrit, au vu du début de saison chaotique marqué par une série noire de cinq défaites consécutives - du jamais vu depuis 1962 - et l'explosion au grand jour de querelles intestines.
- Jamais trois ans sans titre sous Novès -
Mais pour la troisième saison consécutive, le Stade n'a pas rajouté de ligne supplémentaire à son palmarès, le plus étoffé du rugby français.
Cela n'était jamais arrivé sous Guy Novès, qui a conquis depuis son arrivée aux commandes du club en 1993 neuf titres de champion de France (1994, 1995, 1996, 1997, 1999, 2001, 2008, 2011, 2012) et quatre Coupes d'Europe (1996, 2003, 2005, 2010), une compétition dans laquelle ils ont été éliminés en phase de poules cette année.
Entré dans une période charnière de son histoire ces dernières saisons, le club toulousain va devoir désormais la gérer sans ce sérial vainqueur et ce stratège de la communication qu'est Guy Novès.
"Ça fait tellement de temps que Guy est là? C'est sûr que la nouvelle ère tout le monde l'attend. Il fallait penser un jour au Stade sans Guy, c'est demain, à nous de faire ce qu'il faut", souligne l'arrière Maxime Médard, auteur samedi du seul essai de la rencontre face à Clermont.
"On a des hauts et des bas depuis trois ans mais depuis deux mois on a retrouvé le Stade Toulousain, avec notre jeu, nos valeurs, le plaisir, la sensation de liberté et des avants qui avancent. Il faut se servir de ça pour le futur", se rassure Médard.
- Ugo Mola, le successeur -
Ce futur s'écrira avec Ugo Mola, manager d'Albi et ancien manager de Brive choisi pour remplacer Novès sur le banc. Épaulé par les actuels entraîneurs, Jean-Baptiste Elissalde (arrières) et William Servat (avants), il devrait avoir au-dessus de lui un manager ou directeur du rugby, poste pour lequel sont pressentis Fabien Pelous ou Émile Ntamack.
"Ugo va arriver avec toute sa passion et on va repartir au boulot. On espère avoir quelques renforts pour encaisser la saison prochaine qui va être encore plus difficile que celle-là" et ne pas "galvauder tout ce qui a été construit ces vingt dernières années", insiste Elissalde.
S'il a prolongé plusieurs cadres (Dusautoir, Albacete, Médard, Fritz) et peut s'appuyer sur des jeunes prometteurs (Baille, Marchand, Aldegheri, Camara), le Stade Toulousain a seulement fait signer deux recrues pour le moment, l'international fidjien de rugby à VII Semi Kunatani et le pilier sud-africain de Bayonne, Gert Muller.
Problème de finances, semble-t-il. Un problème de plus à gérer sans Guy Novès.