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© AFP/ROMAIN LAFABREGUE
L'entraîneur de La Rochelle Patrice Collazo
lors de l'échauffement avant le match face à Lyon, le 15 avril 2017 à Lyon
Vent de fraîcheur ou force de l'habitude? La première demi-finale du Top 14 oppose vendredi (21h00) à Marseille La Rochelle, impressionnant de régularité cette saison mais novice à ce niveau, au vieux briscard Toulon, en forme ascendante mais diminué par de nombreuses blessures.
Les compteurs sont remis à zéro. Peu importe que les Maritimes se soient promenés lors de la phase régulière, conclue à la première place pour décrocher une première qualification en phase finale du Top 14, trois ans seulement après leur remontée.
Et faire souffler sur le championnat un tel "vent de fraîcheur" que son manager Patrice Collazo avait "l'impression à un moment donné qu'(ils étaient) des climatisants".
Balayées, aussi, les turpitudes du RCT, qui a changé deux fois de manager durant la saison, pour finalement confier son destin en ce printemps à l'Anglais Richard Cockerill , assisté du toujours joueur Matt Giteau .
Car depuis que cet improbable duo a repris ses rênes, début avril en remplacement de Mike Ford, Toulon a aligné cinq victoire en autant de matches et semble en passe de redevenir ce rouleau compresseur qui écrasait tout sur son passage pour remporter trois Coupes d'Europe (2013 à 2015) et un Bouclier de Brennus (2014) sous l'ère Bernard Laporte .
- 'Il faut être réaliste' -
Le poids de l'expérience fera-t-il pencher la balance? Elevé au grain de la méthode Guy Novès, Collazo a assuré que seul le président de Toulon, Mourad Boudjellal, pouvait dire "que La Rochelle (était) favorite".
"On ne peut pas nous vendre du rêve, il faut être réaliste. Toulon est triple champion d'Europe, champion de France, avec +8.500 sélections+ sur le terrain, ils jouent à +trente bornes de la piaule+ (60 km en fait, NDLR), avec 75.000 Toulonnais (la capacité maximale du Vélodrome est de 67.000 places) dans les tribunes" a-t-il ajouté avec sa faconde varoise -- il est né à La Seyne-sur-Mer.
Tout cela est évidemment vrai. Comme le fait que La Rochelle, alliage de puissance et de vitesse parfaitement réglé par Collazo, a survolé la saison régulière, s'imposant sept fois à l'extérieur. Dont à Toulon le 28 janvier (23-20).
Autre atout dans la manche rochelaise, la fraîcheur, après trois semaines sans jouer, quand les Varois ont terminé mâchés leur barrage vendredi dernier (26-22).
Ils y ont perdu trois joueurs sur blessure, leur pilier gauche (Laurent Delboulbès), leur pilier droit remplaçant (Levan Chilachava) et surtout leur ouvreur, François Trinh-Duc.
- Belleau, lourde tâche -
© AFP/BORIS HORVAT
Le demi d'ouverture du RC Toulon Anthony Belleau lors du match contre Pau, à Mayol, le 6 mai 2017
En son absence, qui s'ajoute aussi à celle pour raisons personnelles du centre Ma'a Nonu , autre gros coup dur, le jeune Anthony Belleau, âgé de 21 ans, aura la lourde tâche de conduire le jeu pour sa troisième titularisation seulement de la saison.
Cockerill a fait peu de cas devant la presse de ces absences, préférant "positiver, comme d'habitude".
"Nous sommes un groupe, si quelqu'un manque, un autre prend sa place. Nous sommes prêts pour le match de demain" a embrayé le capitaine Duane Vermeulen.
Si Toulon se présente en habitué de la phase finale (sixième demi-finale de rang), La Rochelle découvre ces hauteurs et "ne sait pas trop où (elle) va" a encore affirmé Collazo.
Et ne va donc pas "changer de ligne directrice" à l'approche de l'en-but et miser sur son "insouciance", a poursuivi Collazo.
Cette qualité a son pendant, l'inexpérience. Les Maritimes seront-ils flagellés par l'enjeu d'une phase finale qu'ils découvrent?
"Appréhender quoi? a répondu le troisième ligne Romain Sazy. C'est déjà énorme ce que l'on a fait, il y a trois ans on était en Pro D2. C'est merveilleux pour le club mais il y a quelque chose de mieux à faire."
Ce qui donne, en langage Collazo: "Maintenant il faut passer à la banque et se payer. Et ce n'est pas le plus simple."