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La capacité de Clermont, malgré le poids des absences, à rivaliser avec la mêlée fermée du Stade Français et à contenir la dynamique parisienne devrait être la principale clé de la finale du Top 14 samedi.
. Hécatombe derrière
Clermont a perdu deux éléments-clés de sa ligne de trois-quarts en l'espace de 48 heures: l'ailier international français Noa Nakaitaci (genou) et le centre Wesley Fofana, blessé. Avec l'absence du centre international gallois Jonathan Davies , l'ASM est amputée de plus de la moitié de la ligne arrière, dont le banc se retrouve par ricochet bien dégarni!
De quoi peser sur l'issue du match? Possible, puisque la paire de centres Stanley-Rougerie a peu de vécu commun. Aux ailes, Napolioni Nalaga et Jean-Marcellin Buttin sont ressortis du placard. Le premier avait été écarté pour la demi-finale après avoir été titularisé dans les gros matches pendant toute la saison, alors que le second n'a joué que 12 matches lors de cet exercice... Et en face, le Stade Français présente une ligne arrière au complet, qui a quasiment fait exploser toutes les défenses rencontrées.
. Duel Lopez-Steyn
Titulaire à l'ouverture depuis fin avril et la blessure de Jules Plisson, ce qui l'a visiblement libéré, l'international sud-africain Morné Steyn justifie enfin son recrutement. Guère flamboyant mais très efficace dans le jeu, il est surtout redoutable au pied: 28 points en barrage contre le Racing 92, et encore 18 en demi-finale face à Toulon! S'il a autant d'occasions face aux perches et se montre aussi précis en finale, cela pourrait peser lourd dans la balance.
Clermont peut aussi compter sur un buteur fiable avec Morgan Parra , chargé de l'exercice en demi-finale contre Toulouse. Mais l'attention se focalisera surtout sur la performance à ses côtés de Camille Lopez, préféré à Brock James . L'Australien s'était montré brillant en demi-finale contre Toulouse, scellant au pied la victoire de l'ASM après avoir remplacé un Lopez décevant comme depuis quelques mois. Au Basque de justifier la confiance de l'encadrement en brisant la défense compacte des Parisiens, qui leur offre de précieux ballons de récupération.
. A qui la +chance+ au grattage?
La défense clermontoise n'a rien à envier à son homologue parisienne. Si bien que, d'après Pierre Mignoni , battu par le Stade Français comme entraîneur de Toulon en demi-finale, "les défenses vont certainement se neutraliser". "Cela va être un combat âpre, notamment sur le jeu au sol", poursuit l'ancien joueur de Clermont et futur manager de Lyon. Les deux équipes ont, question grattage, de sérieux atouts à faire valoir, avec par exemple côté parisien le talonneur Rémi Bonfils, et côté clermontois le troisième ligne Julien Bardy.
Bardy abat également un gros travail en défense, et la troisième ligne auvergnate semble ainsi plus +plaqueuse-gratteuse+ quand celle du Stade Français est davantage coureuse, avec l'inoxydable Antoine Burban aux côtés de Raphaël Lakafia. "C'est une troisième ligne de qualité avec trois bons joueurs (en ajoutant Parisse) qui sont assez complémentaires. Ce sera un secteur où il faudra être performant pour développer notre jeu car ils ont une vraie capacité à ralentir les ballons", note aussi le troisième ligne et capitaine de l'ASM Damien Chouly .
. Mêlée: Paris sur sa lancée?
Elle a dominé successivement deux des plus gros paquets d'avants du championnat, ceux du Racing 92 et de Toulon: la mêlée fermée parisienne passe pour la terreur du Top 14, grâce notamment au droitier Rabah Slimani et au gaucher sud-africain Heinke van der Merwe, deux références au poste de pilier en France. Et derrière, Alexandre Flanquart est réputé très bon pousseur, sans doute meilleur dans ce secteur que les deuxièmes lignes auvergnats Sébastien Vahaamahina et Paul Jedrasiak.
Mais l'ASM a aussi pris le dessus en mêlée fermée sur Toulouse en demi-finale. De son aptitude à rivaliser dépendra en partie la tournure du match. Mais au-delà des éléments techniques ; la composante mentale s'annonce déterminante, notamment du côté de Clermont, souvent placé et rarement gagnant depuis... toujours (12 défaites en 13 finales disputées en France et en Coupe d'Europe).