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Pratiquant un rugby parmi les plus séduisants du championnat et capable de s'imposer à l'extérieur, Grenoble peine à confirmer ses bonnes dispositions lors des matches à enjeux, déjouant lorsqu'il est attendu au tournant.
Difficile à man?uvrer dans la peau de l'outsider, la formation iséroise (8e), qui reçoit Toulon samedi à l'occasion de la 22e journée de Top 14 (16h35), se fige dans un jeu brouillon et sans supplément d'âme, comme tétanisée, dès lors que lui est attribué le dossard de favori.
Il y a dix jours, face à Castres, le FCG possédait une occasion rêvée, en cas de victoire sur la lanterne rouge au Stade des Alpes, d'assurer son maintien pour la troisième saison consécutive et de conforter sa place parmi les six qualifiables pour la phase finale.
Mais les hommes de Marc Chérèque, domptés devant leur public par des Tarnais pleins de maîtrise (12-16), ont raté le coche et vont désormais devoir garder un ?il dans le rétroviseur alors que se profile une fin d'exercice pour le moins épineuse (déplacements à Bayonne et Lyon, réceptions de Clermont et Toulouse en plus de Toulon).
"Contre Castres, l'équipe n'a pas su répondre à l'enjeu. C'est une déception mais le groupe a digéré ce revers et va devoir montrer un visage beaucoup plus offensif et opportuniste contre Toulon: le vrai visage de Grenoble", souligne Fabrice Landreau, le directeur sportif du FCG.
Ce n'était pas la première fois: cette saison, les Grenoblois ont été à chaque fois battus après l'avoir emporté en déplacement, gâchant autant d'opportunités d'affirmer leur statut d'équipe armée - du moins sur le papier - pour jouer dans la cour des grands.
- Encore le coup de la panne ? -
En décembre, ils ont ainsi été défaits à domicile par le Stade Français (43-30) dans la foulée de leur victoire à Toulouse (25-22). Cette fois, c'est le dernier du Top 14 qui est venu damer le pion aux Grenoblois, pourtant rassurés par les cinq points décrochés à l'extérieur aux dépens du Racing (29-34) et du Stade Français (30-21).
"L'histoire se répète. On a manqué de caractère et de prise d'initiatives. Mais nous avons les moyens de franchir ce palier. Il nous manque simplement le +killer-instinct+ des grandes équipes, celui qui fait grandir et avancer", analyse Landreau, martelant que l'objectif du club est "avant-tout de rester en Top 14".
Le spectre d'une fin de saison 2013-2014 aux portes de la descente, bouclée la peur au ventre, est venu se rappeler après cette défaite au bon souvenir des Isérois, qui s'étaient écroulés au printemps dernier après un revers à domicile en février face à Biarritz, déjà promis à la Pro D2.
Classés 6e à l'issue de la 19e journée avec 49 points, ils avaient terminé la saison par six défaites et un match nul. Les joueurs, lessivés, n'avaient acté leur maintien que lors de l'ultime journée de championnat.
Landreau explique cependant que son équipe aborde cette fin de saison avec davantage de fraîcheur physique que l'année précédente, grâce à la profondeur de son banc et au turn-over plus régulier opéré pour faire souffler les cadres depuis l'entame du championnat.
"La défaite face à Biarritz nous avait été fatale car on espérait vraiment se qualifier. Le contexte est aujourd'hui différent. L'ambition est plus mesurée, le groupe a évolué, le système tactique a changé. Nous avons plus de marge de man?uvre que l'année dernière, notamment au niveau du jeu. On possède une palette offensive plus intéressante", conclut-il.