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© AFP/IROZ GAIZKA
L'ailier de La Rochelle, Gabriel Lacroix, marque un essai face à Bayonne à Jean Dauger
, le 23 décembre 2016
Ailier de poche supersonique, Gabriel Lacroix affole les compteurs, dans le sillage d'un Stade Rochelais, co-leader du Top 14 qui reçoit Castres samedi (20h45) et a les yeux de Chimène pour sa pépite.
Il n'est pas du genre costaud - comme Virimi Vatakawa, Noa Nakaitaci ou Yoann Huget - plébiscité depuis un an par l'encadrement du XV de France. "Mais ce qui est sûr, c'est qu'il fait partie des ailiers qui comptent", a déclaré récemment le sélectionneur Guy Novès.
Comment pourrait-il en être autrement quand on est le meilleur marqueur du Top 14 avec dix essais en 12 matchs ?
Certes, le quadruplé inscrit par Lacroix en à peine onze minutes à Bayonne fin décembre (42-17) pèse dans ce bilan mais il ne doit pas occulter la régularité des performances de l'ancien auscitain, devenu une pièce maîtresse du jeu des +Jaune et Noir+, voire son facteur X.
Épatant, rafraichissant, piquant, Lacroix, 23 ans, récemment prolongé jusqu'en 2020, a pourtant un gabarit hors du commun à ce niveau (1,71 m, 80 kilos). Mais "c'est une boule de muscles, il ne subit pas un plaquage, ne perd pas un ballon, il gagne ses duels. C'est un concentré de talent", reconnaît son manager Patrice Collazo .
Ce dernier profite à plein de la progression de cet international U20, qui a fait ses premiers pas en pro à 18 ans avant de débarquer dans la cité maritime à l'été 2015 en provenance d'Albi, où il avait inscrit 15 essais lors de ses deux dernières saisons de Pro D2 sous les ordres d'Ugo Mola.
Lors de sa première saison rochelaise, celle de la découverte du Top 14, Lacroix a marqué quatre essais mais surtout trouvé ses repères dans le jeu prôné par Collazo et son adjoint Xavier Garbajosa qui, depuis un an et demi, fait un travail d'orfèvre avec lui.
- "La bonne intuition" -
"J'ai retrouvé à La Rochelle le même style chez Xavier, la même philosophie de travail que j'avais à Albi avec Ugo (Mola)", souligne Lacroix, en quête également de précieux conseils auprès du centre expérimenté Pierre Aguillon, Gersois comme lui, dont il partage la chambre en déplacement.
Mais ne croyez pas que le coup d'éclat de Jean Dauger ait changé notre homme. A la sortie de son festival, Lacroix déclarait que "ce sont des essais collectifs, je n'ai pas traversé le terrain, je suis juste à la finition. J'ai mis du temps à réaliser car cela ne me semblait pas réel. Mais ce qui m'importe, c'est la victoire. Je suis content car j'ai du temps pour m'exprimer dans une équipe qui envoie du jeu".
"+Gaby+ a sans aucun doute des qualités de vitesse et d'appuis rares, mais il a aussi un sens du jeu surdéveloppé, il a souvent la bonne intuition au bon moment", renchérit Collazo. "Dans la prise de décision, il a quelque chose en plus. C'est ce qui fait la différence et qui explique qu'il existe à ce niveau avec ce gabarit. Il va au ballon, il le colle, il a compris qu'il fallait suivre certains joueurs porteurs de ballons. Avec Xavier, on l'encourage à ne pas rester dans son couloir".
Jusqu'où peut-il aller ? En Bleu dès le prochain Tournoi ? Et combien d'essais affichera-t-il en mai ? Au-delà du record d'un ailier français détenu par Maxime Médard (15 en 2010-2011) ?
Ce sera surtout lié au parcours de son équipe, candidate déclarée aux demi-finales.... "On réussit de bons matchs et à envoyer du jeu et moi, en tant qu'ailier, j'ai de la chance d'avoir de bons ballons", conclut modestement Lacroix.