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Le Stade Français et le Racing-Métro s'affrontent pour la première fois en phase finale du Top 14, vendredi (21h00) lors d'un barrage que les Parisiens aborderont portés par leur public et un vent de fraîcheur face à des Franciliens habitués à ces matches couperets.
Prime à la nouveauté ou à la force de l'habitude ?
Les trajectoires des deux clubs phares du rugby francilien se croisent enfin dans une rencontre à élimination directe. Elles ont été différentes depuis 2009, année de la dernière qualification du Stade Français et de la remontée dans l'élite du Racing: depuis, les Ciel et Blanc ont systématiquement humé le parfum de la phase finale, quand les Parisiens l'ont toujours regardée de leur canapé.
Comment le Stade Français va-t-il gérer cette pression ? C'est l'une des interrogations qui entoure le club parisien, qui compte certes dans son effectif quelques éléments expérimentés mais aussi plusieurs novices à ce niveau-là. "Les jeunes ont malgré tout eu beaucoup de temps de jeu cette année et la précédente. Je ne pense pas que l'expérience des phases finales sera si déterminante", relativise le capitaine parisien Sergio Parisse .
L'expérience sera néanmoins clairement du côté du Racing, et son talonneur Dimitri Szarzewski , ancien stadiste (2005-2012), compte bien en profiter: "Nous, ça fait six ans d'affilée que l'on joue les phases finales et de ce point de vue-là j'espère que l'on sera un peu plus mature que le Stade Français."
Attaque vs défense
La dynamique de la saison plaide inversement pour le Stade Français, vainqueur des deux derbies (23-19 et 28-19) face à des Racingmen dont le parcours a été davantage cahoteux, surtout depuis leur cruelle élimination en quart de finale de la Coupe d'Europe face aux Saracens début avril (11-12). Paris a également proposé un jeu plus abouti que son voisin, davantage réputé pour sa conquête et sa rigueur défensive.
"On a une bonne défense, ils ont une bonne attaque. Ils mettent énormément de volume", souligne ainsi Laurent Travers , l'entraîneur des avants du Racing. Le demi de mêlée Maxime Machenaud est sur la même longueur d'ondes: "Ils ont cette faculté à garder le ballon, le déplacer, se créer beaucoup d'opportunités."
Il faudra donc que les Ciel et Blanc empêchent le Stade Français de dérouler son jeu, et ce dernier ne devra pas se lancer de manière trop désordonnée. "On ne va pas se suicider non plus. On s'est organisé stratégiquement pour garder notre identité tout en modifiant certaines choses (...) On va essayer d'être intelligent et de ne pas jouer à la +baballe+ face à une équipe morte de faim qui n'attend que de nous mettre des +timbres+", explique ainsi le manager parisien Gonzalo Quesada .
Duel de buteurs
Résumer le Racing à sa défense de fer est cependant réducteur. Il possède en effet en Brice Dulin, Juan Imhoff et Teddy Thomas des joueurs capables d'un exploit individuel. Le Stade Français aussi, avec Jonathan Danty, Waisea et Julien Arias.
Ces duels promettent, comme celui entre les deux ouvreurs internationaux d'expérience, le Sud-Africain Morné Steyn (Stade Français) et l'Irlandais Jonathan Sexton (Racing). Deux joueurs aux performances en dents de scie depuis leur arrivée à l'été 2013 et qui ont l'occasion vendredi de justifier enfin leur statut. Deux buteurs fiables aussi, qui auront peut-être entre leurs pieds l'issue du match.
"On sait l'importance d'un buteur, d'un leader de jeu dans ces moments-là. L'année dernière à Toulouse, (Sexton) nous avait fait un 100%, je crois, qui nous avait permis d'aller en demies", déclare ainsi Machenaud. Steyn semble, lui, avoir retrouvé la régularité face aux perches qui avait fait sa réputation.
Gare à l'indiscipline donc, péché mignon du Racing ces deux derniers mois. Au risque de ne pas rejoindre, contrairement à la saison dernière, le dernier carré que le Stade Français attend de revoir depuis six ans.
Les équipes
Stade Français: D. Camara - Arias, Waisea, Danty, Sinzelle - (o) M. Steyn, (m) Dupuy - Lakafia, Parisse (cap), Burban - Flanquart, Pyle - Slimani, Bonfils, H. van der Merwe
Racing-Métro: Dulin - Imhoff, Chavancy, Dumoulin, Thomas - (o) Sexton, (m) Machenaud - Le Roux, Claassen, Lauret - Lavanini, Charteris - Ducalcon, Szarzewski (cap), Khinchagishvili
Remplaçants
Stade Français: Sempéré, Taulafo, Papé, Ross, J. Tomas, Bosman, Doumayrou, Kubriashvili
Racing-Métro: Lacombe, Ben Arous, F. van der Merwe, Gérondeau, Phillips, Dambielle, Roberts, Mujati
Arbitre: Romain Poite (comité Midi-Pyrénées)