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Clermont a traversé en toute quiétude apparente la semaine entre sa piteuse élimination en Coupe d'Europe dimanche, qui l'a plongé au bord de la crise, et la réception cruciale de Montpellier samedi lors de la 14e journée de Top 14.
Il faut reconnaître une certaine forme de constance à l'ASM. Dans les désillusions qu'elle inflige régulièrement à ses supporters comme dans sa communication, volontiers positive, après le cuisant échec en Coupe d'Europe dimanche avec le revers contre Bordeaux-Bègles (28-37).
La crise ? Quelle crise ? "Il n'y a pas de situation de crise à Clermont" parce que "le groupe vit bien ensemble", a ainsi affirmé le président Eric de Cromières, monté au front face aux médias mardi.
Un avis partagé jeudi par le totem du club Aurélien Rougerie: "La crise serait que les joueurs se tirent dans les pattes, se battent à l'entraînement, ne s'aiment pas. Il n'y a pas de crise mais un échec probant, c'est certain."
Les joueurs ne se tirent sans doute pas dans les pattes, mais l'un d'entre eux, et pas des moindres, a mis les pieds dans le plat dès l'élimination consommée: l'emblématique Jamie Cudmore. Sur son compte Twitter dimanche soir, le deuxième ligne canadien, absent contre Bordeaux-Bègles car blessé, a ainsi appelé au retour aux commandes de Vern Cotter, parti entraîner l?Écosse à l'été 2014 après huit saisons à l'ASM, à qui il a offert son seul titre (championnat de France 2010).
- Faire 'le dos rond' -
"Je ne partage pas l'avis de Jamie. Il n'y a pas de polémique, Jamie a fait ce qu'il pensait bien faire sur le moment. Ce n'était peut-être pas la bonne solution mais je respecte son avis", a répondu Rougerie.
Le tweet de Cudmore fut bien le seul coup de gueule public de la semaine dans un club habitué à laver son linge sale en famille.
Ainsi Eric de Cromières, après avoir mis joueurs et encadrement face à leurs responsabilités dans le secret du vestiaire mardi, a-t-il annoncé comme mesure forte après le cuisant échec... un audit: au staff, à qui il a renouvelé sa confiance, d'identifier les causes du mal qui frappe Clermont, incapable d'aligner deux victoires de suite depuis début septembre.
"Il n'y aura pas de changements dans l'immédiat. On ne fait pas de changements à chaud (...) Il faut laisser les gens faire le travail", a expliqué le président.
"Il faut qu'on fasse le dos rond", a embrayé Azéma, appelant à une "remise en question nécessaire".
- La grogne des supporters -
Dans les faits, en public du moins, la semaine s'est pourtant déroulée normalement: pas d'entraînement matinal impromptu comme après la défaite à domicile fin décembre contre le Racing 92 (16-20), pas non plus de jour de repos supprimé pour les joueurs qui, a priori, pourront toujours profiter de dix jours de vacances après la réception de Montpellier puisque le Top 14 fait ensuite relâche jusqu'au 20 février.
Les entraînements de la semaine, où l'accent a été mis d'après Rougerie sur "la défense et la conquête", n'ont pas été plus intenses que d'habitude, et les joueurs, pas spécialement tendus, n'ont pas usé du traditionnel registre guerrier devant la presse.
Ainsi Rougerie a-t-il estimé qu'il manquait à son équipe, certes "en colère", qui a "honte" et "le cul un peu merdeux", "un peu d'enthousiasme, de plaisir".
Finalement, c'est du côté des supporteurs (et de Cudmore), lassés des déconvenues à répétition, que cela grogne le plus. D'abord sur les réseaux sociaux dès dimanche soir, puis samedi: certains supporters ont prévu de manifester leur mécontentement sur le parvis du stade avant le match, alors que d'autres ont appelé au boycott du premier quart d'heure.