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© AFP/GAIZKA IROZ
Les joueurs de Bayonne vainqueurs du RC Toulon au stade Jean Dauger
, le 21 août 2016
Le succès à la fois surprise et logique de Bayonne sur Toulon (28-23) en ouverture du Top 14 a rassuré l'Aviron sur son potentiel de petit promu et conforté son envie de jouer les trouble-fêtes.
"On aimerait être les empêcheurs de tourner en rond dans ce Top 14". Le manager Vincent Etcheto n'est pas l'un des rois de la formule du rugby français pour rien. Et quand l'un de ses souhaits estivaux se réalise, sans qu'il n'y ait rien à redire vu la prestation séduisante de ses hommes face à un RCT il est vrai diminué, le soufflé basque ne semble pas prêt de retomber.
Pour son retour dans l'élite, personne n'attendait l'Aviron à pareille fête et une confirmation est loin d'être impensable face à Castres samedi à Jean Dauger , s'il use des mêmes ingrédients.
De quoi décupler l'envie des Bayonnais de contredire la majorité des entraîneurs de la division qui ont placé le promu ciel et blanc dans la charrette en fin de saison. "C'est normal", reconnaît le capitaine Jean Monribot. "On a terminé deuxième de Pro D2. On est le Petit Poucet de ce championnat".
Un Petit Poucet qui ne se résignera pas au sort qui lui est promis. La première levée l'a prouvé et ses douze autres futurs adversaires ont dû lever un sourcil devant la débauche d'énergie et le jeu déployé face au triple champion d'Europe, avec trois essais à la clef.
"On ne savait pas trop où on mettait les pieds, si on allait être invité à la lutte", avoue Etcheto. "Je suis rarement inquiet mais j'avais juste peur du ridicule pour mes joueurs. Peur qu'ils ne soient pas au niveau. On ne connaissait pas trop notre niveau. Je ne sais toujours pas si on le connait, mais on a les idées un peu plus claires désormais. Ce n'était pas une finale et même si ça fait du bien de commencer par une victoire, il reste 25 matches".
- 'Je ne changerai pas mon fusil d'épaule' -
Si l'effet de surprise ne fonctionnera plus, Bayonne a des arguments à faire valoir: de l'enthousiasme, de la solidarité et un zeste de folie.
"On va tenter notre va-tout à fond, avec le c?ur", jure le talonneur Grégory Arganèse, auteur d'un doublé face aux Varois, son premier depuis les minimes. "Ce groupe s'est formé sur l'expérience douloureuse d'une descente imméritée il y a deux ans. Les 19 recrues de l'intersaison adhèrent à ce lien créé qui est très fort".
Rééditer ce genre de performance physique tout au long de la saison ne sera pas chose aisée. Mais Etcheto relativise: "cela ne concerne pas que nous, ce championnat est accroché. Regarder Grenoble qui en prend 50 (à Paris) ou La Rochelle, une très bonne équipe, qui a dû s'envoyer pour faire un nul contre Clermont, comparable à Toulon dans le leadership du rugby français".
Face à Toulon, les doutes initiaux du manager bayonnais se sont un peu dissipés. Peut-être deviendront-ils des certitudes. Mais à ce jour, il n'en a qu'une seule: l'Aviron continuera d'envoyer du jeu, si possible séduisant, à l'image des deux essais de plus de 80 mètres aperçus dimanche.
"Je m'y suis engagé auprès du groupe, je ne changerai pas mon fusil d'épaule après deux ou trois défaites". Parole d'Etcheto.