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Le Franco-Australien Brock James , qu'on croyait enraciné à vie à Clermont où il a tout connu, entame samedi avec La Rochelle face à son ancienne équipe le deuxième chapitre de sa vie d'ouvreur, rempli de nostalgie.
Le destin et le hasard du calendrier auraient-il pu faire mieux ? "Pour moi, c'est bien de commencer par Clermont. Comme ça, ce sera fait, on n'aura pas besoin d'en parler après. Après, je ne sais pas s'il y a un bon ou un mauvais moment pour jouer Clermont mais je suis content que ça arrive vite comme cela", explique James, comme pour +dépersonnaliser+ cette première à Marcel-Deflandre où tous les regards se porteront immanquablement sur lui.
"S'il a coché un match cette saison, c'est bien celui là", avertit à distance le demi de mêlée clermontois Morgan Parra , un brin orphelin. "Son départ, ça fait bizarre, jamais on aurait cru qu'il partirait, au pire on pensait qu'il arrêterait ici, jamais qu'il jouerait dans un autre club et sous d'autres couleurs".
Et Parra de poursuivre, admiratif: "C'est un joueur qui m'a appris énormément, il a apporté énormément, de la rigueur sur le terrain et en dehors. Vous savez, cela a été dur avec lui car il est très +casse-couilles+", sourit-il.
A bientôt 35 ans, James est un vieux routier du Top 14 et pour lui changer de crèmerie après dix années auvergnates marquées par de nombreuses finales et seulement deux titres (challenge européen en 2007 et Bouclier de Brennus en 2010) s'apparente à un vrai défi.
"Après dix ans passés sous le même maillot, c'est particulier", reconnaît-il. "Ce qui a été dur, c'est de prendre la décision de partir. Une fois la décision prise, je me suis engagé. C'était très touchant de voir le public clermontois derrière moi lors de mon départ mais ils l'ont toujours été, même quand ça n'allait pas".
- Deflandre dans la poche -
Ce choix, James, qui a "toujours été dans le confort à Clermont", l'assume parfaitement, sans langue de bois. "Ce n'est pas le côté financier qui a pesé mais la durée. Je cherchais quelque chose de sûr à mon âge", explique-t-il. "Quand j'ai discuté avec La Rochelle, on me proposait deux ans. Clermont, à moment-là, ne me proposait qu'un an. C'est donc pour ça, pour nous mettre en sécurité moi et ma famille".
Regretté au pays des volcans, le stratège a été adopté dans la foulée par la cité maritime. D'abord par ses nouveaux coéquipiers avec un bizutage marquant - "c'était tout de même un peu bizarre de faire l'intégration ici. Je suis le plus vieux dans l'équipe... Mais c'est un nouveau challenge, c'est rafraîchissant" - puis par le bouillant public rochelais.
Titularisé d'entrée la semaine dernière contre Bordeaux-Bègles (23-14) - il était rentré en 2e mi-temps contre Brive précédemment - James n'a pas mis longtemps à trouver ses repères. Des inspirations dont il a le secret, un essai inscrit, deux transformations et une pénalité réussies, et il s'est mis Deflandre dans la poche.
"Ici, il y a un public qui est toujours derrière l'équipe. On le voit, l'année dernière, c'était le stade où il y a eu le plus de guichets fermés (neuf au total, NDLR). J'ai connu ça à Clermont pendant dix ans, il y a des similitudes, c'est excitant pour la saison à venir. Les discours des entraîneurs et du président me font penser à Clermont quand j'y suis arrivé. Il y a un projet ici pour les quatre prochaines années", poursuit l'ambitieux ouvreur qui répète à l'envi "ne pas être venu pour jouer le milieu de tableau".