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© AFP/PASCAL PAVANI
Thierry Dusautoir
s'exprimant devant les reporters à Toulouse, le 19 avril 2017
L'ancien capitaine emblématique du XV de France et capitaine du Stade Toulousain Thierry Dusautoir a dit mercredi "merci au rugby" en annonçant la fin d'une carrière qu'il n'aurait jamais imaginée et qui l'a mené au sommet de ce sport.
Q: Avez-vous hésité ou est-ce une fin logique maintenant ?
R: "C'est pas une décision que j'ai prise hier. J'ai toujours eu dans l'esprit l'après-carrière, ça m'a toujours obsédé. Et lorsque j'ai signé mon dernier contrat (en 2015), je me suis dit peut-être qu'à 35 ans, ce sera le moment de passer à autre chose. Les années passant, j'avais de plus en plus envie de m'investir dans mes projets extra-sportifs et petit à petit l'évidence s'est imposée".
Q: Les résultats du Stade Toulousain ont-ils pesé dans votre décision ?
R: "Non. Bien évidemment, le rêve absolu cela aurait été de quitter le club pourquoi pas sur un titre mais malheureusement, ce sera pas le cas et j'en suis le premier attristé. Mais je suis sûr que le Stade Toulousain, qui cette saison a mis un genou au sol, se relèvera et saura utiliser ce moment difficile et inédit dans l'histoire du club pour revenir plus fort".
Q: Est-ce que la finale de la Coupe du Monde 2011 à Auckland restera émotionnellement le pic de votre carrière ?
R: "Oui, indéniablement. Car on est passé à coté d'un exploit majeur pour le sport français. Lorsque tu as la chance de vivre des moments comme ça, tu te dis que c'est énorme d'être sportif de haut niveau".
Q: Justement, avez-vous une appréhension de ne plus vivre ce genre de moment démesurés ?
R: "Quand on représente son pays, c'est une charge d'adrénaline énorme. Je n'ai jamais été blasé de porter un jour le maillot de l'équipe de France et de profiter de cette énergie énorme. Et c'est peut-être l'une des choses qui me manquera le plus après, de se dire finalement ces moments je les connaîtrai plus."
Q: Avez-vous imaginé ce qu'aurait pu être votre trajectoire sans le rugby ?
R: "Merci au rugby. Le rugby a été vraiment important dans la construction de ma personnalité. J'ai grandi en Côte d'Ivoire et lorsque mon père a été rapatrié en France, j'ai vécu ce déménagement comme un véritable déchirement. Cela a été vraiment dur, je me suis renfermé et j'ai perdu confiance en moi et le rugby m'a ouvert. J'ai du mal à imaginer ma construction sans ce sport. J'ai une anecdote qui montre que ce chemin était inespéré pour moi. Un jour, j'ai dit à l'un de mes meilleurs amis qui m'a amené au rugby à Trelissac, +Est-ce que t'as vu ce gars en équipe d'Angleterre, il a 18 ans, il joue 10 et il a juste deux ans de plus que nous !+. Il me dit +tu crois qu'un jour tu joueras en équipe de France, tu rêves complètement+. Et en 2007 à Marseille j'ai joué pour la première fois contre Jonny Wilkinson et l'Angleterre, j'ai fait un message à mon pote pour lui dire +tu vois finalement je joue en équipe de France contre ce gars qu'on admirait tous les deux+".
Q: Allez-vous couper avec le rugby ou imaginez-vous une suite comme entraîneur par exemple ?
R: "Pour moi, le rugby, c'est encore deux matchs que j'ai envie de vivre pleinement. Peut-être après, on verra s'il y a des challenges qui m'intéressent".
Propos recueillis en conférence de presse