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Porté disparu depuis près d'un an, le jeune ailier Teddy Thomas s'est vu accorder une nouvelle chance par le sélectionneur du XV de France Guy Novès, qui le jugera au moins autant sur ses prestations que sur son implication au quotidien.
Une heure de jeu depuis le début de la saison, le 30 janvier avec le Racing 92 contre Oyonnax, aura donc suffi à Thomas (22 ans, 4 sél.) pour retrouver le maillot frappé du Coq, samedi contre l'Irlande dans le Tournoi.
Il y a donc une forme de surprise à voir l'ailier, appelé dans le groupe il y a près de deux semaines pour pallier le forfait sur blessure de Wesley Fofana, débuter samedi à la place de Hugo Bonneval, qui pourtant n'avait pas démérité contre l'Italie (23-21).
"On pense que Teddy est un pur ailier. Hugo nous a rendu service, il fait un bon match, marque un bel essai, avec un bon jeu au pied et est très adroit sous les chandelles. Mais on avait envie de voir un ailier pur", a justifié Novès.
Confronté à une pénurie chronique de finisseurs en Top 14, Novès a surtout souhaité "tendre la main" à un joueur pétri de talent mais à l'implication parfois discutable.
Thomas a en effet eu le don de se faire remarquer dès ses premiers pas en Bleu à l'automne 2014.
Côté pile, un triplé pour sa grande première face aux Fidji, puis un splendide essai solitaire contre l'Australie une semaine plus tard.
- 'Ça arrive à tout le monde' -
Côté face, il a ensuite été évincé du groupe par le prédécesseur de Novès, Philippe Saint-André, pour le dernier match de ces tests de novembre, contre l'Argentine, pour être arrivé en retard à une séance vidéo.
Son talent et sa jeunesse ont toutefois plaidé pour lui, puisque Thomas a bien été rappelé pour le Tournoi 2015.
Mais il s'est blessé rapidement, en Irlande, le début d'une longue série de blessures, entrecoupées de quelques matches avec le Racing 92, dont il n'est donc sorti qu'il y a une dizaine de jours.
Tout cela appartient au passé, selon Novès, qui se "moque" de son couac disciplinaire: "Pour moi, tous les joueurs partent sur la même ligne. J'imagine qu'ici il n'y en a pas un seul qui peut dire qu'il n'a jamais été en retard de sa vie. Ca arrive à tout le monde."
"Même si, quand on fait partie d'un groupe, on ne doit pas l'admettre, je pense qu'il faut être un peu tolérant par rapport à ça. Son travail au quotidien et son implication sur le terrain seront déterminants", a ajouté Novès, qui peut retirer la main aussi vite qu'il ne l'a tendue.
- 'Je ne le vois pas' -
Ancien ailier, le sélectionneur est ainsi "certain" que Thomas, excellent dans les duels, mais parfois catalogué comme un soliste perfectible sous les ballons hauts, "a des qualités".
Mais cela ne suffit pas: "Après, toutes les qualités sont tributaires de sa volonté, de son mental et c'est là-dessus que j'attends Teddy. J'attends qu'il montre qu'il est digne de porter ce maillot."
Cela est pour l'instant le cas: Thomas s'est fondu dans le moule bleu à Marcoussis (Essonne), ce qui a en partie convaincu le sélectionneur de le lancer malgré son manque de compétition.
"Pendant ces 15 jours avec nous, il a répondu totalement à ce que j'attendais de lui: c'est à dire que je ne le vois pas, il est comme les autres, neutre dans le sens où il travaille très dur, est très attentif à nos discussions, à la direction dans laquelle on veut le mettre", a ainsi souligne Novès.
Il ne tient qu'à Thomas de la suivre, "de choisir son destin". "Je vous avoue que ce garçon a devant lui quatre ans s'il veut devenir un joueur de très haut niveau. A lui de montrer tout le potentiel qu'il a, au moins mentalement. Ensuite on verra si dans la durée on pourra compter sur lui." Le message est clair.