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© AFP/Glyn KIRK
L'Anglais Danny Care inscrit un essai face à la France lors du Tournoi des Six nations, le 4 février 2017 à Twickenham
Encore des regrets. 2017 a débuté comme 2016 avait fini pour le XV de France, qui a plus que rivalisé avec l'Angleterre chez elle à Twickenham mais a de nouveau été battu (16-19) par manque de souffle et de réalisme, samedi en ouverture du Tournoi des six nations.
On avait quitté les Bleus en novembre dernier, séduisants mais frustrés par leurs deux défaites face à l'Australie (23-25) puis la Nouvelle-Zélande (19-24).
Ils devraient ressortir de Twickenham dans le même état. Rincés, d'abord, par le combat livré pendant quatre vingt-minutes. Mais surtout plein de regrets, tant ils ont tenu la dragée haute à la deuxième meilleure nation du monde chez elle, qui restait sur quatorze victoires de suite, en proposant de nouveau un jeu enthousiasmant.
Ils ont même aperçu pendant dix minutes leur premier succès dans le Temple du rugby depuis août 2007, le dernier dans le Tournoi remontant lui à février 2005.
"On n'était pas loin. C'est vraiment triste. On avait la victoire dans les mains. On était à deux doigts de faire quelque chose ici", a déclaré le centre Gaël Fickou.
Une victoire qui aurait enfin validé par un premier grand résultat le travail opéré par le sélectionneur Guy Novès et ses adjoints depuis le désastre de la Coupe du Monde 2015, lancés dans un projet de jeu ambitieux mais pour le moment toujours pas payant.
Le sélectionneur a pourtant dû y croire, quand il a exulté à la 60e minute dans les tribunes, après l'essai de Rabah Slimani, parfaitement servi par une passe après contact de Kévin Gourdon après que Sébastien Vahaamahina eut aussi passé les bras après avoir été plaqué.
- Dix minutes -
Les Bleus étaient alors devant (16-12). Pour dix minutes seulement, avant que Ben Te'o, après une longue séquence anglaise, permette à l'Angleterre de repasser devant (71).
Une pénaltouche manquée de Jean-Marc Doussain (80) achevait de libérer le XV de la Rose. Qui peut encore espérer soulever son deuxième Grand Chelem de rang en mars et battre par la même occasion le record de victoires consécutives des All Blacks (18).
Twickenham a cependant tremblé face à ce XV de France toujours aussi joueur mais qui a manqué de souffle sur la fin, pour conserver son avantage. Et aussi de réalisme, comme en novembre.
Il y a certes eu cette pénalité manquée par Camille Lopez (34), qui aurait octroyé six longueurs d'avance (12-6) et qui au final, du point de vue du strict bilan comptable, pèse lourd.
- Manque de réalisme -
Mais surtout ces situations d'essais non concrétisées, qui auraient pu lui permettre de faire beaucoup mieux que tenir en échec l'Angleterre à la mi-temps (9-9).
Rémi Lamerat, après un coup de pied à suivre de Noa Nakaitaci, a par exemple commis en en-avant à cinq mètres de l'en-but anglais (4), avant que l'ailier d'origine fidjienne eut été poussé en touche à quelques mètres de la ligne (28).
Surtout, Lamerat, à la suite d'une passe au pied de Camille Lopez volleyée par Gaël Fickou, a oublié de servir Nakaitaci pour un essai qui semblait tout fait (40). Six franchissements nets à la mi-temps, principalement grâce aux percées de Scott Spedding ou Noa Nakaitaci, pour aucun essai inscrit et un score de parité, cela faisait beaucoup.
Il y a eu ensuite après le repos un en-avant de Uini Atonio à quelques mètres de la ligne (45). Et si le XV de France, qui a par ailleurs perdu quelques munitions précieuses en touche et surtout en mêlée, a au final réussi à aplatir dans l'en-but anglais, il pourra de nouveau regretter de ne pas avoir soigné la finition.
Mais Novès a surtout insisté sur le "manque de maturité" de son équipe.
"On est quatre points devant à dix minutes de la fin, on ne doit pas perdre ce match même si l'équipe anglaise reste l'équipe anglaise, et félicitations à eux", a-t-il ainsi déclaré, précisant que "chaque joueur, qui a débuté ou est entré, a commis une faute impardonnable".
Voilà pour le gros point noir. Mais il y a évidemment, après cette courte défaite, matière à espérer des lendemains meilleurs dans un futur assez proche. Qui débute dès dimanche prochain au Stade de France contre l'Ecosse, vainqueur de l'Irlande pour son entrée dans le Tournoi.