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En versant jeudi juste petite goutte de puissance dans sa troisième ligne, le sélectionneur du XV de France Guy Novès espère trouver l'alchimie parfaite pour priver l'Angleterre du Grand Chelem samedi (21h00) au Stade de France en clôture du Tournoi.
Officiellement, il n'est pas question de "deuxième chance" pour la troupe désorganisée défaite en Ecosse dimanche (29-18) au terme d'un concert d'erreurs en tous genres. "Des chances, ils en auront tout le temps, ce groupe-là ne changera pas", assure Novès, promettant qu'il restera fidèle à la fois à sa philosophie de jeu "dynamique" tout comme aux acteurs censés la mettre en pratique.
"Je suis quelqu'un de têtu, en fait", glisse-t-il encore.
Cette constance bénéficie donc à 13 des 15 titulaires du revers à Edimbourg, à commencer par l'ouvreur François Trinh-Duc, peu en vue pour sa première sous la férule de Novès avec le N.10 dans le dos.
"François, comme Jules (Plisson) a toute notre confiance", appuie Novès. "Les deux se soutiennent. On savait très bien que François n'allait pas arriver plein fer. Mais on pense que ces deux garçons ont une forme de complémentarité."
- Goujon et Le Roux promus -
La ligne de trois-quarts apparue empruntée à Murrayfield, dont Wesley Fofana et Virimi Vakatawa aux ailes, poursuit aussi son bail. Même traitement pour le cinq de devant pourtant bousculé en mêlée fermée et plusieurs fois pénalisé.
"Ce n'est pas le fait d'être battu par les Ecossais qui va nous faire changer notre fusil d'épaule", insiste Novès. "En ce qui nous concerne, on a une cible qui est de progresser dans notre rugby. C'est ce qui nous importe."
La seule retouche - de poids - est donc à chercher du côté de la troisième ligne avec l'entrée en piste du N.8 de Bordeaux-Bègles Loann Goujon (26 ans, 9 sél.) et du flanker du Racing Bernard Le Roux (26 ans, 23 sél.).
"On a voulu amener une forme de fraîcheur à ces postes de décathloniens, ça nous paraissait important", explique ainsi Novès. "En même temps, on se rend compte aussi que ça densifie notre troisième ligne compte tenu de la puissance des joueurs anglais."
Car il s'agit en effet de contrer la troisième ligne anglaise composée de James Haskell , Billy Vunipola et Chris Robshaw , un trio destructeur et capable d'assurer la continuité du jeu. Tout un programme pour un XV de France apparu en difficulté dans ce secteur contre l'Ecosse.
Goujon, décrit par le sélectionneur comme "adroit et amenant une certaine densité physique", n'avait plus commencé en Bleu depuis le dernier match du Tournoi-2015, perdu face à l'Angleterre à Twickenham (55-35). Non retenu pour le Mondial, il était ponctuellement entré en jeu lors de ce Tournoi, face à l'Irlande, le pays de Galles et l'Ecosse.
Le Roux, lui, n'avait plus été titulaire depuis la déroute en quart de finale de Coupe du Monde face aux All Blacks en octobre (62-13). Retenu par son mariage en Afrique du Sud, il avait manqué le début du Tournoi, mais son abattage, notamment en défense, a plaidé pour son retour.
- Stop aux fautes -
Pour tous, le mot d'ordre a été transmis de mettre un terme aux "fautes inadmissibles" commises à Murrayfield, notamment dans l'indiscipline.
"Sur le terrain, on travaille le jeu. Mais à côté il faut se regarder dans la glace et voir ce sur quoi on peut agir immédiatement", prévient ainsi Novès.
Ensuite, il faudra tenir le bras de fer qui s'annonce intense face à un XV de la Rose venu à Saint-Denis dans la peau du champion et galvanisé par la perspective d'un premier Grand Chelem depuis 2003.
"On a la ferme intention de les bousculer, de les agresser, dans le bon sens du terme. Il nous reste ça", souligne Novès, avant d'ajouter, un brin ironique . "On verra ensuite selon la physionomie du match si l'Angleterre nous écrase ou non..."