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Entre blessures, mises en retrait et départs à la retraite, c'est une équipe d'Italie profondément remaniée et largement ouverte à de parfaits débutants qui, samedi en ouverture du Tournoi, se présentera face au XV de France comme on se jette dans l'inconnu.
Il y a dix jours, dans les salons du Comité olympique italien à Rome, les 30 joueurs retenus par Jacques Brunel pour ce qui sera son dernier Tournoi des six nations étaient présentés à la presse.
"Ceux qui n'ont jamais porté le maillot azzurro, levez-vous !", a lancé l'animateur. Et ce sont 10 joueurs qui se sont levés, des piliers, un talonneur, des troisièmes lignes, un ouvreur, un centre, un ailier, un arrière.
Et même parmi ceux qui sont restés assis, manquaient beaucoup de joueurs dont les noms sont devenus familiers au fil des Tournois.
Le centre Andrea Masi (95 sélections) ? Blessé. Le talonneur Leonardo Ghiraldini (80 sélections) ? Blessé. Le deuxième ligne Quintin Geldenhuys (61 sélections) ? Blessé. Le talonneur Andrea Manici ? Le centre Luca Morisi ? Le pilier Michele Rizzo ? Tous blessés.
Mauro Bergamasco était là, en revanche, et il s'est même levé. Mais c'était pour faire applaudir son immense carrière, ses 13 Tournois et ses quatre Coupes du monde. Il est désormais à la retraite et commentera ce Tournoi à la télévision italienne.
Le pilier Matias Agüero, capé à 40 reprises, et le troisième ligne Simone Favaro (27 sélections) ont eux renoncé pour des motifs familiaux ou physiques à cette édition 2016, à la veille de l'annonce du groupe.
"On a 13 ou 14 joueurs qui pour des raisons diverses ne peuvent pas venir. Des raisons familiales, des joueurs qui ne sont pas complètement remis, d'autres qui n'ont pas encore repris, des garçons qui sont arrêtés depuis six mois, plus des blessés récents", énumère Brunel.
- Un bon amalgame ? -
Du groupe de 31 joueurs retenu pour la Coupe du Monde en Angleterre à l'automne, il ne reste du coup que 16 éléments. Un renouvellement de moitié: même la France et l'Angleterre, qui repartent avec de nouveaux sélectionneurs dans la foulée d'un Mondial raté, n'ont pas autant changé.
"Et nous, nous avons moins de profondeur pour faire des choix. Nous devons faire face avec une équipe renouvelée et rajeunie. Mais ça ne veut pas dire moins forte", a estimé le manager des Azzurri Gino Troiani.
Pas moins forte, mais tout de même très inexpérimentée, surtout pour une entame de Tournoi particulièrement corsée avec le déplacement de samedi au Stade de France puis la réception de l'Angleterre.
"Sans doute que du point de vue de l'expérience, il nous manquera un petit quelque chose, avec l'arrivée d'autant de nouveaux. Mais du point de vue de l'enthousiasme et de la volonté, je m'attends, surtout de leur part, à beaucoup d'envie de bien faire", veut croire l'emblématique capitaine Sergio Parisse .
"On espère que malgré cette jeunesse, ils sauront prendre le leadership. On a une équipe mixte avec beaucoup d'expérience et beaucoup de jeunes. On espère que ça fera un bon amalgame", ajoute Brunel.
Avec ce constat, le technicien français pointe aussi en creux un véritable point faible du rugby italien: derrière la génération des Parisse, Bergamasco, Castrogiovanni ou Bortolami, la relève a tardé.
Elle est désormais là, produite par le système de formation mis en place il y a quelques années. Mais il y a un trou de génération et très peu de joueurs cadres entre la dizaine de trentenaires et la dizaine de débutants.