Happy Birthday : |
© AFP/Adrian DENNIS
La joie des Irlandais à l'issue de leur victoire sur l'Angleterre dans l'ultime journée du Tournoi des six nations à Dublin, le 18 mars 2017
L'Irlande l'a encore fait: le XV du Trèfle a privé l'Angleterre d'un deuxième Grand Chelem consécutif samedi lors de la dernière journée du Tournoi (13-9), mettant aussi un terme à la série de 18 victoires de l'Angleterre, comme il l'avait fait face aux All Blacks.
Comme en novembre à Chicago face à la Nouvelle-Zélande (40-29), les Irlandais font chuter l'équipe du moment!
Une victoire à Dublin et les hommes d' Eddie Jones auraient effacé le record des All Blacks, qu'ils avaient égalé en s'adjugeant le Tournoi contre l'Ecosse avec la manière samedi dernier (61-21).
Une victoire et le XV de la Rose devenait la première nation à réussir deux Grands Chelems de suite depuis le passage de la compétition à six participants en 2000.
Mais sous la pluie dublinoise, au lendemain de la Saint Patrick chère à la Verte Erin, les Anglais se sont heurtés à la furia irlandaise, pour la première défaite de Jones à la tête du XV de la Rose.
A vrai dire, ils ont même paru sans solution en première période, tant le XV du Trèfle a dominé avec 74% d'occupation et 76% de possession.
Si les Anglais ont pu continuer d'espérer, ils l'ont dû à une certaine maladresse irlandaise. Malgré la domination, Sexton n'a eu qu'une pénalité à se mettre sur le pied (3-0, 11e) et seul Henderson a réussi à marquer un essai (10-3, 24e).
Petit à petit, malgré les impacts et l'intensité irlandaise, l'Angleterre a refait son retard grâce à la botte de Farrell (13-9, 67e). Mais à Dublin, sous la pluie, ces Irlandais-là, tombeurs de géants, étaient trop disciplinés, malins. Imbattables.
- Objectif 2019 -
Reste que malgré la défaite, l'Angleterre a remporté son deuxième Tournoi de suite. Et Jones et ses hommes, malgré la déception, peuvent se retourner et admirer le chemin accompli.
Une partie de son travail est fait: l'Angleterre peut désormais croire en ses chances de victoire lors de la Coupe du Monde 2019.
Car l'Australien a transformé le XV de la Rose depuis son arrivée fin 2015, dans les remous du désastre de la Coupe du Monde à domicile. Les Anglais étaient alors meurtris après avoir été sortis de "leur" Mondial dès la phase de poules, une première pour un pays organisateur.
Tout n'était pas à jeter dans cette équipe, construite sur un groupe de jeunes, deux fois champions du monde des moins de 20 ans en 2013 et 2014. Mako et Billy Vunipola, Joe Launchbury et Joe Marler devant; Owen Farrell, George Ford, Jonathan Joseph, Jonny May, Jack Nowell, Anthony Watson derrière, tous arrivent désormais au pic de leur carrière.
Jones a d'emblée imposé son style, en installant Dylan Hartley, l'enfant terrible du rugby anglais comme capitaine. L'Australien veut des gagnants prêts à tout, des leaders au mental sans faille, quitte quelques fois à déborder, pas des gentils garçons.
Puis il a introduit quelques petits changements, parfois insolites, dans la préparation, dans le but avoué de ne rien laisser au hasard pour remporter la Coupe du Monde 2019.
Il a par exemple encouragé les joueurs à sortir entre eux boire des bières, dans la limite du raisonnable, pour créer un esprit d'équipe. Il a banni la monotonie des entraînements pour moins d'ennui et introduit des sports de combat dans la préparation pour modifier les attitudes au contact.
La méthode a replacé les Anglais sur la carte ovale et fonctionné à merveille pendant 18 matches. Et fait d'eux, au moins sur le plan comptable, l'égal des All Blacks, doubles champions du monde en titre.
Dans les autres matches, le XV de France a battu le pays de Galles à Paris, 20 à 18 après une rencontre qui a duré 100 minutes, alors qu'à Edimbourg, l'Ecosse n'a fait qu'une bouchée (29-0) d'une équipe d'Italie, une nouvelle fois dernière du Tournoi.