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© AFP/VALERY HACHE
Le 3e ligne du XV de France Bernard Le Roux lors d'un point presse après un entraînement, le 21 février 2017
La France doit-elle démarrer, samedi en Irlande dans le Tournoi, avec le "plaqueur-gratteur" Le Roux en 3e ligne ? Ou bien aligner Lakafia ou Ollivon, dont le style colle davantage au jeu prôné par l'encadrement ? La question se pose de nouveau avec les absences de Goujon et Chouly.
Trois joueurs pour jouer le rôle du troisième homme de la troisième ligne, aux côtés des indéboulonnables Kévin Gourdon et Louis Picamoles : telle est l'équation qui se pose avant le déplacement à Dublin au sélectionneur Guy Novès et à ses adjoints.
Déjà mise sur la table en novembre dernier après les matches contre l'Australie (23-25) et la Nouvelle-Zélande (19-24), où les Bleus avaient souffert dans le jeu au sol, elle est réapparue suite à la pénible victoire contre l'Ecosse (22-16).
Certains observateurs ont de nouveau évoqué l'absence d'un joueur du type "plaqueur-gratteur" au sein de la troisième ligne française, capable de mettre les mains dans le cambouis des rucks.
Une option non utilisée par le staff depuis le Tournoi-2016, après lequel ont été systématiquement alignés "trois numéros 8" en troisième ligne.
Au nom du style de jeu prôné qui donne la part belle à des profils plus techniques (Goujon, Ollivon, Chouly), capables d'assurer la continuité du jeu.
- 'Pas déséquilibrée' -
Alors cette troisième ligne des Bleus manque-t-elle d'un batailleur dans les regroupements ? Ce n'est pas l'avis de l'ancien troisième ligne international Olivier Magne .
"Je ne la trouve pas déséquilibrée. Tout dépend évidemment du projet de jeu mis en place, mais il me semble que celui de Guy Novès donne la priorité à une troisième ligne qui sait jouer au ballon", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Le projet de jeu de Novès est évidemment différent de ses prédécesseurs (Philippe Saint-André notamment, NDLR), qui avaient jugé que le rugby moderne nécessitait des joueurs spécialistes. Notamment dans la récupération en troisième ligne. Alors que j'estime (qu'un troisième ligne) doit aussi bien pouvoir gratter des ballons, que de jouer un surnombre ou sauter en touche", a-t-il développé.
Et qu'importe selon lui que les Irlandais soient des poisons dans les rucks, notamment leur troisièmes lignes Sean O'Brien , CJ Stander et Jamie Heaslip .
"Il ne faut pas vouloir opposer les troisièmes ligne de chaque équipe. Il est rare de se trouver en confrontation directe avec son opposant", a ainsi estimé Magne, qui souhaite que les Bleus se "concentrent surtout sur leur jeu".
- Le profil ou le rythme -
En regard du jeu souhaité par l'encadrement, Charles Ollivon et Raphaël Lakafia partent avec un net avantage sur Bernard Le Roux, moins technique et plus défensif.
Le joueur du Racing 92, qui peut aussi évoluer en deuxième ligne, a d'ailleurs reconnu jeudi devoir "apporter plus au niveau offensif, porter un peu plus le ballon, être davantage au soutien".
"Mais mon point fort reste la défense, l'activité autour des rucks", ajoute-t-il.
Ollivon (23 ans, 5 sél.) avait pris avec succès le relais de Goujon en novembre quand celui-ci s'était blessé, mais le staff pourrait être tenté de redonner sa chance à Lakafia (28 ans, 4 sél.), blessé précocement lors de sa dernière sélection, en juin en Argentine.
De son côté, Le Roux (27 ans, 24 sél.) a davantage de rythme dans les jambes. Il vient ainsi de disputer deux matches dans leur quasi intégralité après avoir été blessé pendant quatre mois, alors que Lakafia et Ollivon n'ont rejoué que le week-end dernier en Top 14 après avoir été blessés.
Cette donnée n'est pas anodine d'après Magne: "Bien sûr que cela peut poser problème. On l'a vu avec (Virimi) Vakatawa (sous contrat fédéral et qui a manqué son match contre l'Ecosse, NDRL), car le rugby est une affaire de réflexes, d'habitudes, de régularité. Même s'il y a des exceptions comme toujours." Réponse jeudi pour savoir quelle option choisira Novès.