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Bien trop emprunté et inconstant, le XV de France a concédé une deuxième défaite dans le Tournoi des six nations face à l'Ecosse (29-18) dimanche à Edimbourg, et a encore mesuré la distance le séparant de l'élite mondiale.
Il n'y aura donc pas vraiment de finale rêvée samedi contre l'Angleterre. Et si le "Crunch" sera tout de même électrique au Stade de France, ce sera uniquement pour l'enjeu d'un Grand Chelem qui tend les bras au XV de la Rose, déjà assuré de la victoire finale dans le Tournoi.
A cinq jours de ce choc, le XV de France a trouvé matière à réflexion. Et les chantiers ouverts sont imposants, dans tous les compartiments.
Contre l'Angleterre, "on peut d'abord espérer être meilleur que ce soir et je ne crois pas que ce sera trop dur...", a ainsi convenu Guy Novès. "Mais je pense que l'équipe de France aura très envie de montrer autre chose car on est passé largement à côté du sujet aujourd'hui."
Avec deux défaites en deux déplacements, face au pays de Galles (19-10) il y a deux semaines puis ce dimanche à Murrayfield, les Bleus confirment leur incapacité à s'exporter. Pas de révolution donc dans ce domaine, le XV de France concédant même à l'occasion son premier revers face à son homologue du Chardon depuis 2006.
Il y a de fortes chances que l'édition 2016 s'inscrive dans la lignée des précédentes: 4e en 2012, 14, 15, et 6e en 2013. Guy Novès avait surement raison de taxer de "stupides"", ceux ayant formulé l'espoir qu'il bouleverse le destin des Bleus en quelques semaines.
La route du redressement sera tortueuse et la petite étincelle née des deux victoires initiales, face à l'Italie (23-21) et l'Irlande (10-9), semble déjà étouffée.
- Les Bleus renversés en mêlée -
C'est à l'inverse un succès mérité pour le XV du Chardon qui optimise son potentiel structurellement limité (50.000 licenciés environ, contre 440.000 en France) en pratiquant de surcroît un rugby enthousiasmant.
Les hommes de Vern Cotter avaient mis fin en Italie à une série de neuf revers dans le Tournoi (36-20) et engrangent un deuxième succès qui pourrait même leur faire croire à un podium, à condition de s'imposer en Irlande samedi.
En attendant, ils ont complètement mis sous l'éteignoir le XV de France, à l'image de la mêlée fermée outrageusement dominée par un pack écossais florissant.
Dans le sillage d'une Marseillaise horriblement chantée en bande désorganisée par les nombreux supporters français, les Bleus ont multiplié les maladresses et incompréhensions en attaque.
Avec 13 ballons perdus, des lancements cafouillés et 11 pénalités sifflées (dont 7 en première période) difficile de prendre l'ascendant face à une équipe d'Ecosse bien plus maîtresse de son jeu.
"C'est un match qui a été très pauvre sur le plan technique de notre part", a facilement admis Novès.
- Intermittents du spectacle -
Pourtant, dès que les Bleus sont parvenus à tenir le ballon sur plusieurs séquences, ils ont mis leur adversaire en grande difficulté.
Cela leur a offert un essai précoce aplati par le capitaine Guilhem Guirado (5) au terme d'un festival de passes après-contact. Puis un autre juste avant la pause par Gaël Fickou pour entretenir une maigre flamme (18-12 pour l'Ecosse à la mi-temps).
Car le reste du temps, la troupe de Guy Novès a énormément subi, laissant la maîtrise du ballon à l'Ecosse.
Les Français ont logiquement craqué à la demi-heure, encaissant deux essais coup sur coup par l'arrière Stuart Hogg puis le centre Duncan Taylor, au terme d'un raid solitaire de 60 m en funambule sur la ligne de touche.
Comme à Cardiff il y a deux semaines, les Bleus ont essayé de remettre la main sur la balle dans une seconde période qui a viré au bras de fer. En vain puisque leurs adversaires scellaient le score par un essai de Tim Visser (67). Une vraie leçon.