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Ecartées du dernier carré de la Coupe du Monde 2015, les grandes nations de l'hémisphère nord entament un nouveau cycle lors du Tournoi qui débute samedi, longue-vue déjà dépliée en direction du Japon et du Mondial-2019.
ANGLETERRE, TOUTE HONTE BUE. Sorti pour la première fois de son histoire et devant son public avant les quarts de finale de Coupe du Monde, le XV de la Rose cherche un nouvel élan. Le nouveau sélectionneur, l'Australien Eddie Jones , doit redonner du mordant à la génération élevée depuis 2012 par Stuart Lancaster, prometteuse sur le papier mais incapable de décrocher un titre ces dernières années. Quatre fois deuxième du Tournoi ces quatre dernières années, l'Angleterre est donc en quête d'un trophée mais avant toute chose d'une identité forte. "On ne cherche pas à copier la Nouvelle-Zélande, l'Australie. On veut être l'Angleterre", clame ainsi Jones, architecte des succès du Japon à la dernière Coupe du Monde et déterminé à rendre sa fierté au XV de la Rose.
ECOSSE, LE MIRACLE AU QUOTIDIEN. Malgré ses moyens structurellement limités, l'Ecosse du sélectionneur Vern Cotter n'est pas passée loin de créer l'exploit et de se qualifier pour les demi-finales de la Coupe du Monde. Le quart perdu d'un rien contre l'Australie (35-34) ouvre des perspectives intéressantes, notamment sur le jeu de mouvement pratiqué. Reste l'éternelle question du réservoir de joueurs de haut niveau qui voit l'Ecosse tirer la langue dans la répétition de matches. Le défi des quatre prochaines années sera pour le XV du Chardon de continuer à optimiser son potentiel, en misant sur un collectif huilé au quotidien dans les deux grands clubs (Glasgow, Edimbourg) et des individualités talentueuses (Hogg, Bennett, les frères Gray...).
FRANCE, DESSEINS ANIMES. Comme l'Angleterre, le XV de France est en quête de repères après une Coupe du Monde ratée et marquée par une débâcle en quarts face aux All Blacks (62-13). L'expérimenté Guy Novès, appelé au chevet des Bleus, a promis de se tourner vers un rugby "spectaculaire" afin de raccrocher les wagons au niveau mondial. Si une partie de la génération Saint-André va poursuivre son bail (Fofana, Maestri, Ben Arous, Slimani...), l'ancien entraîneur du Stade Toulousain doit aussi lancer quelques jeunes dès ce Tournoi pour les faire arriver à maturité en 2019. Mais beaucoup du destin des Bleus se jouera aussi en coulisses. Alors que les intérêts du XV de France et du Top 14 sont de plus en plus divergents, les instances sont tenues de trouver un compromis acceptable pour redorer l'image de la vitrine du rugby français.
IRLANDE, PRESERVATION, EVOLUTION. Double tenante du titre dans le Tournoi, l'Irlande devait être le porte-drapeau de l'hémisphère nord à la Coupe du Monde, mais a finalement échoué une nouvelle fois en quart de finale. Une déception pour l'île qui tourne pourtant l'essentiel de son système vers le XV du Trèfle et consacrera les quatre prochaines années à préserver son modèle, en retenant au pays ses meilleurs joueurs. Mais sans doute le sélectionneur néo-zélandais Joe Schmidt a-t-il aussi compris que le jeu irlandais devrait évoluer au-delà des traditionnels points forts (conquêtes, jeu au sol) en répondant à l'appel du large.
ITALIE, L'OMBRE DU DOUTE. En attendant le remplacement à l'été du sélectionneur Jacques Brunel , probablement par l'Irlandais Conor O'Shea, l'Italie est plongée dans l'incertitude. Les nombreuses blessures et le nécessaire renouvellement de l'équipe jettent un voile de doute sur le Tournoi à venir, d'autant plus que les Azzurri stagnent dans le contenu et les résultats depuis plusieurs années, à l'image des franchises nationales. Derrière, la Géorgie et la Roumanie plaident pour un système de montée/descente dans le Tournoi qui pourrait desservir les Italiens, sommés de trouver un second souffle, 16 ans après leur intégration dans la compétition.
PAYS DE GALLES, DANS LA CONTINUITE. Protégeant au mieux son modèle, le pays de Galles de l'éternel Warren Gatland , en poste depuis 2007 et sous contrat jusqu'en 2019, continue de faire figure de grande puissance européenne. En Principauté aussi le réservoir humain est bichonné et la Fédération est résolue à enrayer la tentation de l'exode vers les championnats plus lucratifs. Pas de grand bouleversement à prévoir durant les prochaines années, dans le sillage d'une cure de rajeunissement progressive.