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Opération rachat: cornaqués par un nouveau sélectionneur, le XV d'Angleterre et le XV de France abordent à partir de samedi le Tournoi des six nations avec l'objectif d'effacer en partie le douloureux souvenir d'une Coupe du Monde 2015 calamiteuse.
Elimination dès les poules pour la Rose, une première pour un pays organisateur; déroute en quarts de finale face aux All Blacks (13-62) pour les Bleus: c'est peu dire que les deux premières puissances financières du Vieux continent ont manqué leur Coupe du Monde à l'automne dernier.
Résultat: la Fédération anglaise a donné un gros coup de balai en limogeant son sélectionneur Stuart Lancaster et a confié pour la première fois de son histoire les rênes de la sélection à un étranger, l'Australien Eddie Jones .
Jones, qui a créé la sensation à la tête du Japon pendant le Mondial anglais, avec une victoire historique contre l'Afrique du Sud en poules (34-32), a d'emblée imprimé sa marque.
Souhaitant redonner du piquant à la Rose, qui n'a plus gagné le Tournoi depuis 2011 et doit redevenir ce "bulldog" craint pas ses adversaires, il a ainsi rappelé les têtes brûlées écartées pour leur indiscipline par Lancaster, dont Dylan Hartley.
Le talonneur aux 54 semaines de suspension a même été promu capitaine en remplacement de Chris Robshaw , vertement critiqué après la déroute de la Coupe du Monde.
- Reprise en main -
Le XV de France a aussi changé de capitaine et de sélectionneur: Guilhem Guirado a remplacé Thierry Dusautoir , qui a pris sa retraite internationale, et Guy Novès s'est installé sur le banc en remplacement de Philippe Saint-André.
Si l'ancien entraîneur emblématique de Toulouse, âgé de 61 ans, a lui été nommé avant la déroute de la Coupe du Monde, sa tâche s'annonce tout aussi titanesque que celle de Jones.
Il doit ainsi reconstruire de fond en comble un XV de France sur les cendres de l'humiliante défaite face à la Nouvelle-Zélande, venue conclure quatre années de marasme sous les ordres de Saint-André (aucun podium dans le Tournoi).
Novès a également d'entrée donné le ton. Place ainsi à la jeunesse avec la convocation de dix joueurs non capés, d'un seul trentenaire et de seulement onze rescapés du fiasco anglais.
Priorité a aussi été faite à des manieurs de ballon afin de "donner du plaisir" aux supporteurs après le rugby de destruction prôné par PSA, à contre-courant du jeu offensif déployé par toutes les autres équipes pendant la Coupe du Monde.
Reprise en main aussi hors du terrain pour "recréer une forme d'autorité", dixit l'entraîneur des avants Yannick Bru , déjà en poste sous Saint-André. Les internationaux devront ainsi se montrer exemplaires, tels des "élus" en "mission" pour la Nation, et se concentrer avant tout sur leur métier de joueur de rugby.
Les ambitions de Novès passeront au révélateur de l'Italie samedi puis surtout le week-end suivant de l'Irlande.
- L'Irlande toussote -
Après une Coupe du Monde où il a de nouveau échoué à rejoindre le dernier carré alors que la route semblait dégagée, le double tenant du titre n'aborde cependant pas dans les meilleures conditions la compétition.
Privé de pièces-maîtresses (Bowe, Henderson, O'Mahony), orphelin de son historique capitaine Paul O'Connell , parti à la retraite, et s'interrogeant sur l'état de forme de son maître à jouer Jonathan Sexton , victime fin janvier d'une énième commotion cérébrale, le XV du Trèfle est aussi confronté au déclin des provinces irlandaises (aucun représentant en quart de finale de la Coupe d'Europe au printemps prochain, une première depuis la saison 1997-1998).
France et Angleterre en reconstruction, Irlande souffreteuse... ce pourrait bien être l'année du pays de Galles, fort d'une Coupe du Monde réussie (élimination en quarts de finale après être sorti de la "poule de la mort") et d'un groupe stable et expérimenté.
Battu sur le fil en quarts de finale par l'Australie (34-35) le XV d'Ecosse de Vern Cotter a aussi réussi son Mondial et semble en mesure de jouer les trouble-fête après avoir récolté la cuillère de bois en 2015. Eviter celle-ci semble le seul objectif raisonnable de l'Italie pour le dernier Tournoi à sa tête de Jacques Brunel .