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Pour son dernier Tournoi à la tête du XV d'Italie, Jacques Brunel espère que son équipe pourra créer une surprise. Mais comme il l'a expliqué lors d'un entretien avec l'AFP, ça ne sera pas simple avec énormément d'absents et un groupe qui "n'est pas habitué à vaincre".
Q: Quel est l'objectif de l'Italie lors de ce Tournoi ?
R: "Chaque année il y a des surprises, alors peut-être qu'on peut être celle de cette année. Mais c'est un moment particulier, après une Coupe du Monde et avec beaucoup de blessures."
Q: Près de la moitié du groupe n'était effectivement pas au Mondial. Quelle est la part de volonté et celle de contrainte ?
R: "La première contrainte c'est les blessures. On a 13 ou 14 joueurs qui pour des raisons diverses ne peuvent pas venir. On a dix nouveaux qui n'étaient jamais venus et par rapport à la Coupe du Monde c'est très remanié. Mais le seul objectif c'est toujours de mettre les meilleurs, dans les meilleures conditions, pour faire le meilleur Tournoi possible. Je ne suis pas dans l'idée de repartir sur un cycle et aujourd'hui ce sont bien les meilleurs parmi ceux qui sont disponibles."
Q: Avec le recul, quel bilan faites-vous du Mondial ?
R: "Notre ambition était de bousculer la hiérarchie et d'essayer de gagner trois matches pour se qualifier. On a loupé le match contre la France, qui a d'ailleurs été catastrophique pour eux comme pour nous, un des plus mauvais de la compétition. On a eu l'opportunité de gagner contre l'Irlande mais on n'a pas réussi. On a perdu honorablement et on a gagné deux matches. C'est un sentiment mitigé."
Q: Cette difficulté à gagner des matches à votre portée est un problème récurrent...
R: "Oui, ce match contre l'Irlande fait partie de ceux qu'on a perdu de peu, qu'on aurait pu gagner mais qu'on n'a pas su gagner. Sur mes quatre ans, il nous a manqué cette capacité à faire basculer les parties. C'est parfois technique, parfois mental aussi, parce que quand on n'est pas habitué à vaincre... Il aurait fallu avoir ce cours de chose qui varie et vous met en confiance. On ne l'a pas eu".
Q: Peut-on trouver cette confiance avec une dizaine de joueurs de Trévise, qui reste sur plus de 20 défaites consécutives ?
R: "Mais les autres commencent à gagner, à s'habituer à la victoire. C'est un état d'esprit. Il y aussi quelquefois un peu de réussite, de chance qui peut faire basculer un match. Ensuite les choses s'enclenchent".
Q: Vous allez débuter contre la France et l'Angleterre, qui sont en reconstruction. C'est une chance ?
R: "C'est une vision des choses. On peut aussi dire que ce sont deux favoris traditionnels du Tournoi. Même s'il y a un Mondial manqué, un ou deux Tournois ratés, qu'importe. Ce sont deux prétendants à la victoire finale, c'est indéniable."
Q: Vous allez aussi "baptiser" Guy Novès...
© AFP/
R: "Il y aura sur ce match les deux entraîneurs au parcours le plus long au haut niveau. Il doit avoir 27 ans de haut niveau et moi 28. On a le même âge. On se côtoie depuis à peu près 40 ans, en tant que joueurs ou entraîneurs, tous les week-ends. On ne va pas se découvrir samedi."
Q: Que peut-il apporter au XV de France ?
R: "Son expérience, son savoir-faire, sa personnalité, sa capacité à manager les hommes. Il devra aussi s'adapter au fonctionnement d'une sélection. C'est particulier. Il va apporter et il va apprendre, comme nous tous."
Q: Vous allez bientôt quitter votre poste après quatre ans. Où laissez-vous le rugby italien ?
R: "On en parlera plus après le Tournoi. Mais on a une pyramide qui s'est faite entre la formation, les académies et les franchises. Mais les synergies doivent encore se développer entre ces étages. Le processus est enclenché, la construction est faite. La structure existe, maintenant il faut la rendre performante malgré les obstacles qui restent à franchir."