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© AFP/MIGUEL MEDINA
Guilhem Guirado
, Yoann Maestri, Yoann Huget et Christopher Tolofua écoutant "La Marseillaise" avant le match contre l'Italie, à Rome au Stade olympique, le 11 mars 2017
Beaucoup plus que le succès acquis samedi face à une faible Italie (40-18) à Rome, la réception le week-end prochain du pays de Galles, en clôture du Tournoi des six nations, dira si le XV de France a plutôt réussi ou manqué sa compétition.
+ Pression en moins, classements en vue
Du répit. "On va passer une semaine où on sera moins contractés", a reconnu le sélectionneur Guy Novès qui, bien qu'il répète s'attacher quasi uniquement au contenu des matches, ne peut ignorer que les chiffres son têtus.
Une défaite à Rome n'aurait pas seulement plongé les Bleus dans un abîme de doutes après le net revers il y a deux semaines en Irlande (9-19), mais aussi définitivement fait basculer ce deuxième Tournoi de Novès du mauvais côté. Là, avec deux succès (Écosse et Italie) pour deux défaites (Angleterre et Irlande), les Bleus "en cas de victoire (contre les Gallois) pourraient avoir un bilan cohérent". Et répondre à l'objectif minimum fixé par le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte .
Du point de vue du classement, le XV de France peut encore finir à la deuxième comme à la cinquième place du Tournoi, dont il n'a plus fréquenté le podium depuis 2011. Ce serait toujours bon à prendre.
Enfin, un succès face au XV du Poireau lui permettrait à coup sûr de figurer dans le deuxième chapeau lors du tirage au sort de la Coupe du Monde 2019 au Japon, le 10 mai, ce qui diminuerait la probabilité d'hériter d'un "groupe de la mort".
+ Les Diables rouges, bête noire
Bref, après avoir fait "un pas en avant" samedi, "l'intérêt est de ne pas en faire deux en arrière la semaine prochaine", dixit Novès, qui a souligné que les Gallois se présenteraient au Stade de France avec "un jour de récupération en plus" après avoir battu vendredi l'Irlande (22-9).
Un match qui inquiète un tant soit peu le sélectionneur d'un XV de France qui n'a plus battu le XV du Poireau depuis la demi-finale de la Coupe du Monde 2011 (9-8), subissant cinq défaites de suite. "On a constaté l'intensité de Galles-Irlande. On a vu les Gallois résister pendant plus de vingt temps de jeu en défense et finir par récupérer le ballon, alors que les Irlandais n'en tombent quasiment pas", a ainsi relevé Novès.
Et le sélectionneur de prévenir que "si on joue avec autant de déchet contre le pays de Galles, on n'existera pas, c'est certain, vu la rigueur, le pragmatisme, la lucidité et la justesse de tous leurs mouvements, son agressivité saine en défense".
+ Une même rengaine
Satisfaisant sur la forme, avec ce premier point de bonus offensif dans le Tournoi, le succès à Rome l'est moins sur le fond. Si les Bleus peuvent être satisfaits de leur solidité en conquête et ont su par moments, comme sur l'essai de Gaël Fickou (21e), déclencher des séquences séduisantes à plusieurs temps de jeu, ils ont aussi affiché les mêmes lacunes que celles montrées depuis les tests de novembre. Principalement un défaut de réalisme: auteurs de treize franchissements, ils n'ont marqué que quatre essais, en oubliant au moins trois en route.
"On s'est créé plusieurs occasions, loupées en manquant de patience. Donc nos problèmes persistent, le chantier reste quand même très important", a regretté Novès, rejoint par Baptiste Serin. "Il y a encore des détails mauvais, notamment ces pertes de balles quand on arrive dans la défense. On arrive à faire le plus le plus dur, +breaker+, mais pas à assurer la continuité", a-t-il estimé.
Autre point noir à corriger, la défense, trop laxiste en première période: "On n'est pas assez agressif dans nos montées. On a subi sans pour autant être désorganisé", a commenté l'entraîneur des arrières Jean-Frédéric Dubois. Face aux Gallois capables, comme les Irlandais, de tenir le ballon pendant une dizaine de temps de jeu, cela ne pardonnera pas.