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Pétri de bonnes intentions mais encore balbutiant, le XV de France du nouveau sélectionneur Guy Novès l'a emporté d'un souffle face à l'Italie (23-21) samedi au Stade de France, en ouverture du Tournoi des six nations.
Il était dit qu'il faudrait une certaine indulgence envers les Bleus, trois mois et demi après le désastre en mondiovision face aux All Blacks (62-13) en quarts de finale de la Coupe du Monde.
Et il faudra effectivement une forme de bienveillance sur le chemin qui mènera le XV de France à sa mutation promise vers un rugby d'attaque et de mouvement, entrevu mais aussi hoqueté face à des Azzurri somme toutes assez limités mais suffisamment crânes pour faire douter les Français.
Au moins ce premier résultat positif met-il le pied à l'étrier aux Bleus, qui s'épargnent d'un rien l'humiliation historique d'une défaite sur leurs terres dans le Tournoi contre les Italiens. Il faudra davantage de tout, et surtout d'agressivité, pour espérer contenir des Irlandais doubles tenants du titre, eux aussi dans l'expectative mais toujours âpres à jouer, samedi prochain, encore à Saint-Denis.
Mais en attendant, il faut surtout entretenir la petite flamme allumée par Guy Novès, qui a encore répété cette semaine qu'il ne concevrait jamais comme une prise de risque l'envie de ses joueurs de se faire une passe. Dans le sillage d'un Virimi Vakatawa pas vraiment inhibé pour sa première, les Bleus ont montré leur appétit pour le vent du large.
"Je retiens l'enthousiasme des garçons par moments. Chaque fois qu'on a mis du rythme, on a été dangereux et c'est le point positif. Je vais pouvoir bâtir là-dessus", a souligné un Novès soulagé par ce succès arraché.
- Vakatawa emporte tout -
Mais assez ironiquement, pour s'extirper du bourbier proposé par les Italiens, ce sera finalement la réussite au pied de Jules Plisson qui aura fait la différence, alors que, dans ce domaine, le jeune demi de mêlée Sébastien Bézy avait jusque-là failli. Le sort du match a en effet basculé sur une magistrale pénalité de 50 mètres légèrement décalée à droite des poteaux, propulsée avec autorité par un ouvreur parisien taille patron.
De quoi nourrir bien des regrets pour des Italiens courageux, si l'on considère l'avalanche d'absences à laquelle ils sont confrontés. Eux à qui on promettait l'enfer dans ce Tournoi ont grappillé tout de même un peu de confiance avant de recevoir l'Angleterre le week-end prochain.
Les hommes de Jacques Brunel pourront se mordre les doigts d'avoir laissé échapper le bénéfice de deux entames de mi-temps réussies.
Trop stressés les Bleus, qui présentaient quatre bizuths au coup d'envoi (Bézy, Jedrasiak, Danty, Vakatawa)?
Il leur a fallu en tout cas une bonne dizaine de minutes pour se réveiller et imprimer enfin du rythme; une initiative récompensée par un essai de Vakatawa, star du VII de France convoquée avec succès à XV (14e).
- Du souffle et du déchet -
Les Bleus viraient en tête 10 à 8 à la pause, grâce à un deuxième essai de Damien Chouly (33e). Mais transparaissaient déjà à ce moment-là certains maux, comme un manque de puissance criant, il est vrai en partie dû à la sortie sur blessure dès la 16e minute du perforant N.8 Louis Picamoles .
"Pour un premier match du Tournoi, je ne vais pas me réfugier derrière ça, mais ça (la sortie de Picamoles) ne nous a pas aidés", a souligné Novès.
En force, le capitaine italien Sergio Parisse en avait ainsi profité pour s'affaler dans l'en-but à la 26e minute, derrière un ballon porté.
Complètement apathiques, les partenaires du nouveau capitaine Guilhem Guirado rataient complètement leur retour de vestiaire et encaissaient un cinglant 10 à 0, avec notamment un essai du jeune ouvreur Carlo Canna (10-18, 46e).
Mis en difficulté par les initiatives des centres italiens Gonzalo Garcia et Michele Campagnaro, le XV de France luttait pour ne pas craquer tout à fait. Et reprenait finalement la main, sous l'impulsion de Vakatawa encore mais aussi d'un Plisson plutôt inspiré.
Un essai d'Hugo Bonneval, en coin, transformé par Plisson, permettait de recoller à 20 minutes de la fin (17-18). Et l'ouvreur parisien avait le dernier mot, malgré une fin de match irrespirable conclue un peu étrangement par le péché de gourmandise de Parisse, qui voyait son drop échouer à gauche des poteaux.