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Le Stade Français abat sa dernière carte pour renverser le cours d'une saison médiocre dimanche (14h45) sur le terrain d'une vieille connaissance, Leicester, en quarts de finale de la Coupe d'Europe, compétition qu'il n'a jamais remportée.
Paris peut-il, en une seule rencontre, oublier huit mois de galère, ponctués de 15 défaites en 26 matches, retrouver l'allant offensif et la force en conquête qui lui avait permis de décrocher à la quasi surprise générale le titre de champion de France au printemps dernier ?
Avant ce premier quart de finale de Coupe d'Europe depuis 2010, ses joueurs et son encadrement y croient en tout cas, avançant qu'ils ne sont jamais aussi bons que dos au mur. Un mur qui s'appelle Welford Road, que les Parisiens retrouvent cinq mois après un funeste 13 novembre, où ils avaient pris connaissance des attentats ayant ensanglanté leur ville juste après s'être inclinés contre les Tigres en poules (20-33).
Ils semblent aussi galvanisés par la perspective, soulignée par le capitaine Sergio Parisse , d'écrire "l'histoire du club", jamais titré en Europe malgré quatre finales disputées (2 de Coupe d'Europe, dont 1 en 2001 contre... Leicester; 2 de Challenge européen).
"Tout est contre nous, c'est peut-être notre plus grande force pour dimanche. Même si notre confiance est entamée, on croit encore beaucoup en nous, surtout quand ça devient dur", a ainsi affirmé Gonzalo Quesada , manager d'une équipe qui pointe au 12e rang en Top 14 et a depuis deux mois abandonné tout espoir de conserver son Bouclier de Brennus.
"Je pense que sur ces matches couperets on est capable d'être performant, on l'a montré l'année dernière. Mais il faut mettre les ingrédients, et cette année pour l'instant on n'a pas trop réussi à le faire. Mais j'ai confiance", a embrayé le centre Geoffrey Doumayrou.
- Voyants au rouge -
Le Stade Français se présente toutefois dans les Midlands avec une bien plus mauvaise mine qu'au printemps dernier.
Il avait alors acquis des victoires de référence à l'extérieur (Toulon, Racing 92, Bordeaux-Bègles), son attaque était capable de déchirer n'importe quelle défense et sa mêlée enfonçait ses vis-à-vis.
Cette saison, il n'a gagné qu'à Grenoble et Trévise, ne possède que la 11e attaque du Top 14, n'a marqué aucun essai depuis deux matches et son pack recule plus souvent qu'il n'avance.
"Mais à chaque fois en Coupe d'Europe qu'on a eu tout notre effectif, on a pu mettre notre jeu en place et ça a payé" a rétorqué Quesada.
Vrai: le technicien argentin s'avance de nouveau avec un effectif au complet... sauf au poste de pilier gauche, où le quatrième joueur dans la hiérarchie (Zhvania) sera titularisé, couvert sur le banc par un joueur de 22 ans (Priso).
Pas simple pour contrer le pack d'airain de Leicester, porte d'entrée obligée pour entrevoir l'exploit.
Autre élément qui pourrait faire pencher la balance du mauvais côté, l'inexpérience parisienne, puisque le Stade Français n'a plus fréquenté les quarts de finale de Coupe d'Europe depuis 2010 et la quasi totalité de son effectif est peu habituée aux joutes au très haut niveau.
Reste, comme possible levier à actionner, ce probable sentiment de revanche après que les "Tigers" eurent cité deux de ses joueurs, ensuite suspendus, fin janvier lors du match "retour" de poules. Et surtout, cette volonté de ne pas voir leur saison s'arrêter à peine le printemps commencé.
Les équipes
Leicester: Tait (cap) - Veainu, Betham, M. Tuilagi, Goneva - (o) Burns, (m) B. Youngs - B. O'Connor, McCaffrey, Fitzgerald - Kitchener, Barrow - Cole, Thacker, Ayerza
Stade Français: D. Camara - Waisea, Doumayrou, Danty, Sinzelle - (o) M. Steyn, (m) Dupuy - Lakafia, Parisse (cap), Ross - Flanquart, Pyle - Slimani, Bonfils, Zhvania
Remplaçants
Leicester: Bateman, Mulipola, Balmain, Slater, Croft, Harrison, O. Williams, Thompstone
Stade Français: Burden, Priso, Alo-Emile, Gabrillagues, Alberts, Tomas, Plisson, H. Bonneval
Arbitre: Nigel Owens (WAL)