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Un pas important vers la création d'un club basque de rugby issu d'une fusion de Bayonne et Biarritz, en Pro D2, a été accompli vendredi avec le feu vert du conseil de surveillance de l'Aviron Bayonnais et un soutien sans ambages de la Fédération française de rugby (FFR).
C'était un vote symbolique à Bayonne, prévu initialement le 4 juin mais reporté en raison du rachat non encore entièrement effectif, à l'époque, des actions détenues par l'ancien président et argentier du club, Alain Afflelou.
Depuis, le lunettier a perçu les 910.000 euros manquants (sur 1,8 million d'euros au total) de l'association AB Lagunak, entité créée par un groupe de 21 actionnaires dont le président actuel, Manuel Mérin.
Il n'y a pas eu de surprise (9 voix pour, 2 contre) pour les partisans de la fusion qui ne sont plus qu'à deux étapes de ce qui semblait impensable il y a encore deux ans: rassembler les rivaux de toujours, l'Aviron et le BO, sous la même bannière.
C'est une quasi-obligation économique pour les deux clubs, après la relégation de Bayonne en Pro D2 et l'échec de Biarritz pour la remontée en Top 14, avec comme conséquence l'absence dans l'élite, pour la première fois de l'histoire, d'un club basque.
La prochaine étape se jouera au sein des assemblées générales respectives des structures professionnelles (SASP) des clubs, qui devraient donner leur feu vert à une large majorité, mais surtout lors de celles des associations amateurs, le 20 juin pour Biarritz et le 26 juin pour Bayonne. Si du côté d'Aguilera tout les voyants semblent au vert et tout le monde dans le sillage du président omnipotent et favorable au rapprochement Serge Blanco - également vice-président de la FFR - l'incertitude règne plus que jamais sur les bords de la Nive, où l'hostilité à ce projet est tenace.
Au cours d'une réunion extraordinaire jeudi soir, le Conseil d'administration de l'Aviron Bayonnais omnisports a voté à l'unanimité contre la fusion. Samedi après-midi (16h30), les quatre principaux groupes de supporteurs ont prévu de se retrouver en bord de Nive, non loin du siège de l'Aviron, en compagnie du groupe de supporteurs biarrots "Aupa BO", pour protester contre ce rapprochement, avec un défilé en direction de la mairie de Bayonne.
- Problème de droit -
Ces deux derniers jours, la FFR et la Ligue nationale (LNR) ont pris position en faveur de la fusion, quitte à modifier en urgence les règlements, vendredi matin en comité directeur pour la première instance, et donner ainsi l'impression de vouloir faire passer ce dossier en force.
Dès lors, il sera possible à deux entités professionnelles de fusionner, tout en conservant deux associations distinctes avec la possibilité pour chacune d'elle d'engager des équipes seniors en championnat de Fédérale. La FFR a aussi insisté "sur la nécessité absolue de respecter l'échéance du 4 juillet 2015 pour finaliser ce rapprochement".
Cette date du 4 juillet pose un problème de droit, selon les opposants au projet, car s'il devait y avoir approbation des deux assemblées générales amateurs des 20 et 26 juin, la dernière étape avant l'officialisation de la fusion ne pourra intervenir que le ... 15 juillet avec la tenue de l'Assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la SASP de l'Aviron, qui entérinera ou repoussera le projet, à la majorité des deux tiers.
Pourquoi ce délai? Parce que les deux clubs professionnels ont déposé mardi au greffe du Tribunal de commerce de Bayonne un dossier en vue de la nomination d'un commissaire à la fusion, acte administratif obligatoire. Il faut dès lors un délai d'un mois incompressible après la nomination dudit commissaire pour organiser une telle assemblée extraordinaire qui, elle, selon les nouveaux rapports de force entre actionnaires après l'achat des actions d'Alain Afflelou, devrait conforter les pro-fusion.
D'où des recours des anti-fusion à prévoir, devant les instances, le Comité national olympique sportif français (CNOSF) ou encore le Tribunal arbitral sportif (TAS)... On n'a pas fini de parler de cette fusion basque qui, si elle intervenait, ferait le bonheur de l'US Dax, aujourd'hui reléguée en Fédérale 1 et qui pourrait alors prendre en Pro D2 la place devenue libre.