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L'empire européen construit par Toulon ces trois dernières années semble plus menacé que jamais à l'heure d'affronter un Racing 92 armé jusqu'aux dents et emmené par la mégastar Dan Carter , dimanche à Colombes (17h15) en quarts de finale.
Depuis que le sort a précipité le RCT dans les bras des Ciel et Blanc, avec qui la rivalité ne cesse de s'aiguiser, il souffle un petit vent d'excitation sur la Coupe d'Europe. Annonce-t-il un changement d'ère après trois saisons d'hégémonie varoise ?
Car sur la scène continentale, Toulon, handicapé par les blessures ou les méformes, a marqué le pas et s'est péniblement extirpé de son groupe, certes relevé.
"La campagne européenne a été très dure", convient le manager Bernard Laporte . "C'est certainement le parcours le plus compliqué sur les quatre dernières années".
Accroché à droite à gauche en Top 14 aussi, mais toujours en vie pour jouer des coudes au sommet, le RCT n'a pas encore donné sa pleine mesure. Et il ne respire pas une immense sérénité, même si l'on oublie les outrances de son président Mourad Boudjellal, qui estime ce quart de finale déjà perdu.
Ainsi, le rappel de l'ouvreur-vedette Matt Giteau , dont on ne sait pas très bien si les adducteurs sifflent encore après trois mois sans terrain, souligne le peu de marge de manoeuvre qu'a Toulon dans la conduite du jeu. Il faut aussi composer sans les flèches Drew Mitchell et Bryan Habana aux ailes et les absents de longue date (Tillous-Borde, Halfpenny, Manoa...)
Mais c'est souvent alléché par l'odeur des matches-couperets que l'ogre de la Rade se réveille, animé par une culture de la victoire solidement ancrée.
"On n'a pas besoin de pression extérieure, c'est pour nous-même, notre orgueil. On va là-bas pour gagner", promet le 3e ligne Charles Ollivon, invité-surprise du XV varois.
- Carter: "Hâte d'y être" -
En face, le Racing 92, en quête d'un premier titre, a bien conscience d'être arrivé au seuil d'une nouvelle dimension, après avoir tranquillement mis la main sur sa poule.
Avec le double champion du monde All Black Dan Carter aux commandes de son jeu, l'ambitieux club francilien a gagné en maîtrise et a enfin pu mettre en place un rugby plus efficace offensivement.
Recrutée à prix d'or, la star néo-zélandaise tient avec ce match l'occasion de justifier son statut de meilleur joueur du monde.
"J'aime cette pression positive, cette adrénaline que vous ressentez avant un match important (...) J'ai hâte d'y être", a confié Carter à l'AFP.
L'an passé, le Racing avait frappé une première fois à la porte des demies mais s'était cruellement incliné à la sirène, face aux Saracens (12-11), à Yves-du-Manoir. Une cicatrice qu'il a longuement portée et qu'il espère refermer dimanche.
Les hommes de Travers et Labit ont toutefois montré quelques signes de fébrilité il y a deux semaines à Lille, pour une curieuse répétition générale en Top 14 face à une équipe du RCT remaniée mais victorieuse au bout du suspense (21-20).
"Ils ont pris un peu le dessus sur nous psychologiquement et sportivement", estime ainsi Travers, pas mécontent d'évacuer ainsi le statut de favori.
Cela s'annonce en tout cas épais entre deux équipes qui assoient d'abord leur domination sur la puissance des avants. Les duels entre Duane Vermeulen et Chris Masoe ou entre les talonneurs capitaines Guilhem Guirado et Dimitri Szarzewski font saliver.
"Les joueurs savent que sur le terrain ça va bastonner", glisse Laporte, qui pourrait diriger là son dernier match européen à la tête du RCT. A moins de s'offrir une nouvelle fois dans sa compétition fétiche un épilogue heureux.
Les équipes
Racing 92: Dulin - Rokocoko, Goosen, Dumoulin, Imhoff - (o) Carter, (m) Machenaud - Le Roux, Masoe, Lauret - F. van der Merwe, Charteris - Ducalcon, Szarzewski (cap), Ben Arous
Toulon: D. Armitage - Tuisova, Mermoz, Nonu, J. O'Connor - (o) Giteau, (m) Pélissié - Ollivon, Vermeulen, J. Smith - R. Taofifénua, Gorgodze - Saulo, Guirado (cap), Fresia
Remplaçants
Racing 92: Chat, Vartanov, Castrogiovanni, Nyanga, Carizza, Phillips, Tales, Andreu
Toulon: Orioli, Chiocci, Chilachava, S. Armitage, Bastareaud, Taylor, Escande, Lassalle
Arbitre: Wayne Barnes (ENG)