Happy Birthday : |
Tous les regards devraient être tournés vers lui: recruté il y a un an, arrivé il y a deux semaines, la star des All Blacks Dan Carter fera enfin ses grands débuts avec le Racing 92, samedi en Coupe d'Europe face à Northampton.
Une "nouvelle ère" commence donc pour l'ambitieux club francilien, ainsi qu'il le proclame sur ses affiches publicitaires et même si ses entraîneurs s'efforcent de présenter Carter comme un simple joueur de plus au sein de l'effectif.
Payé rubis sur l'ongle, le Néo-Zélandais de 33 ans n'est en effet pas un joueur lambda, du haut de ses deux titres de champion du monde (2011 et 2015), de ses trois de meilleur joueur du monde (2005, 2012 et 2015) et de son record du nombre de points inscrits en matches internationaux (1598 en 112 sélections).
Mais il lui a d'abord fallu digérer son arrivée, le 27 novembre, en provenance de Nouvelle-Zélande où il a dignement fêté sa deuxième Coupe du Monde puis satisfait à de nombreuses obligations médiatiques.
Aussi l'encadrement du Racing 92 n'a-t-il pas voulu le lancer dans le grand bain vendredi dernier à Pau en Top 14. Il le sera donc samedi à Colombes (Hauts-de-Seine), à l'ouverture, son poste de prédilection où il a été titularisé.
"La priorité pour son intégration est qu'il travaille d'abord au poste où il a ses habitudes", expliquait ainsi le jour de la présentation de Carter Laurent Labit, entraîneur des arrières qui envisage aussi de le faire jouer premier centre.
- Bizutage -
Carter a ainsi dû assimiler en vitesse accélérée les lancements du Racing 92 qui a cependant "un plan de jeu assez simple", d'après Joe Rokocoko , coéquipier de Carter cette saison après l'avoir côtoyé chez les All Blacks.
L'ouvreur l'a fait en français, puisqu'il a, d'après l'entraîneur des avants Laurent Travers , "demandé à avoir des cours supplémentaires (de français) sur les annonces, leur prononciation, de façon à ce qu'on le comprenne".
Malgré ces efforts louables dans la langue de Molière, l'encadrement a sans doute préféré jouer la sécurité en associant à Carter le demi de mêlée anglophone Mike Phillips plutôt que l'habituel titulaire du poste, Maxime Machenaud...
Et si deux semaines sont forcément insuffisantes pour maîtriser le français, l'intégration de Carter, "très +relax+ de caractère" selon son coéquipier et compatriote Casey Laulala, se déroule pour ses coéquipiers sans accroc.
"Bizuté" le lendemain de son arrivée en étant forcé de boire cul-sec une bière dans le vestiaire après la victoire contre Toulouse (28-13), Carter a ensuite eu droit à un deuxième +cadeau de bienvenu+: une amende à verser dans la caisse des joueurs après que Julien Brugnaut l'eut surpris avec des chaussures inadaptées en salle de musculation.
- 'Des petits garçons' -
Une attitude un peu ingrate puisque, d'après Rokocoko, le pilier comme l'ensemble de l'effectif ont eu droit à un repas à une double ration du fait de la seule présence de Carter: "D'habitude, le chef nous donne un poisson par personne. Avec la présence de Dan, il nous en a donné deux, et quatre pour lui!"
Visiblement d'humeur blagueuse cette semaine, Rokocoko n'a par ailleurs pas hésité à qualifier ses coéquipiers de "petits garçons" regardant Carter avec des yeux de Chimène.
"Tout le monde est très excité. Tout le monde a envie de progresser à ses côtés", a ajouté l'ailier.
L'ensemble du club espère surtout que Carter permette au Racing 92, toujours à la recherche d'un titre depuis son rachat en 2006 par Jacky Lorenzetti, de franchir "un nouveau palier", dixit son capitaine Dimitri Szarzewski .
"Il ne faut cependant pas s'attendre à qu'il traverse le terrain lui tout seul, a néanmoins prévenu Travers. Mais qu'il amène les 5 ou 10% en plus qui font que l'équipe sera meilleure. Pour cela, il sera important que le paquet d'avants soit performant (samedi)." Cela a souvent été le cas ces dernières saisons. A Carter de jouer, maintenant.