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Révélé aux yeux du grand public à 20 ans samedi dernier contre le Munster en Coupe d'Europe, le troisième ligne du Stade Français Sekou Macalou, athlète exceptionnel à la marge de progression encore importante, est l'un des grands espoirs du rugby français. Présentation.
Un athlète...
Macalou est un troisième ligne de rupture, "capable de "+breaker+ (percer), de faire le lien avants/trois-quarts", explique à l'AFP Olivier Magne , son entraîneur en équipe de France des moins de 20 ans. Ceci grâce à des qualités athlétiques exceptionnelles: "Il possède une mise en action hors normes. Des joueurs rapides, il y en a plein. Mais capables, comme lui, d'atteindre leur vitesse maximale sur une très courte distance, très peu. Il est exceptionnel sur l'explosivité", souligne Olivier Nier, son ancien entraîneur à Massy (Essonne). "Ce n'est pas un joueur qui va jouer l'intervalle directement mais va se servir de l'adversaire pour rebondir, ressortir encore plus fort dans l'intervalle", ajoute-t-il.
Son essai face au Munster, où il raffûte trois défenseurs, en est le parfait exemple. Un essai marqué après une course supersonique de 50 mètres, peu étonnant puisque, d'après Magne, Macalou "doit être en-dessous des 11 secondes sur 100 mètres". Morgan Champagne, directeur technique du centre de formation de Massy, met aussi en avant sa "détente phénoménale" qui lui a permis de prendre cinq ballons en touche face aux Irlandais, que les Parisiens retrouvent samedi en Coupe d'Europe.
... à "50% de son potentiel"
Auteur aussi de 11 plaquages face au Munster, Macalou est donc un joueur complet. Cependant encore à "50% de son potentiel, quand on voit ce qu'il est capable de faire à l'entraînement", disait après le match son coéquipier Julien Dupuy . Il peut encore évidemment s'améliorer techniquement, mais aussi physiquement: longiligne (1,93 m pour 100 kg environ), il va "prendre encore de la masse musculaire naturellement car c'est un joueur à maturité tardive physiquement", d'après Nier.
Mais sa plus grosse marge de progression est mentale, lui qui, d'après le manager parisien Gonzalo Quesada , n'avait pas pris conscience à son arrivée cet été des efforts à accomplir au plus haut niveau. "Le respect des horaires, l'enchaînement des charges de travail, ce n'était pas son fort. Il a souffert, mais depuis quelques mois il travaille bien. Il faut encore qu'il finisse de basculer dans le rythme professionnel", explique le technicien argentin.
"Un cheval de l'ouest américain"
Car Macalou est "parfois nonchalant. Il lui faut un environnement qui le recentre, car il a un défaut de constance", souligne Nier. Macalou a besoin d'être accompagné, pris en main: il avait par exemple oublié de se réveiller pour la mise en place du match de la montée de Massy en Pro D2, au printemps 2014, confie Champagne.
Ainsi Macalou a-t-il "un côté insaisissable", d'après Nier. "Il est réservé, difficile à aller chercher dans les relations humaines, toujours un peu hésitant. Il faut savoir l'apprivoiser. Je le compare un peu à un cheval de l'ouest américain", abonde Magne. "S'il passe inaperçu, ça lui ira très bien. Il préfère le terrain pour s'exprimer", affirme en écho le joueur Bakary Méité, qui le couvait à Massy (aujourd'hui en Fédérale 1).
Un symbole de Massy
S'il se révèle au Stade Français, qu'il a en partie rejoint pour ne pas s'éloigner de son cocon familial et de ses copains d'enfance de Sarcelles (Val-d'Oise), Macalou a donc fait ses armes à Massy. En compagnie de Yacouba Camara (Toulouse), d'un an son aîné et appelé par le sélectionneur du XV de France Guy Novès pour préparer le Tournoi, et de Judicaël Cancoriet (Clermont), un an plus jeune et issu lui aussi de Sarcelles.
Avant, Mathieu Bastareaud et les Toulousains Grégory Lamboley et Romain Millo-Chlusky étaient aussi passés par ce grand club formateur d'Ile-de-France. Qui possède un solide réseau de recrutement, un centre de formation dont il héberge les pensionnaires, et a noué des partenariats avec plusieurs clubs franciliens.