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La guerre est déclarée: lors de l'annonce de sa candidature pour un 3e mandat à la tête de la Fédération française de rugby (FFR) samedi à Marcoussis, Pierre Camou s'en est violemment pris à son concurrent Bernard Laporte , donnant le ton d'une campagne qui s'annonce tendue.
"J'ai décidé de me représenter à la présidence", a déclaré Pierre Camou, 70 ans, lors de l'Assemblée générale de la FFR à Marcoussis, à un an des élections prévues en décembre 2016.
Le patron du rugby français, en poste depuis 2008, en a aussi profité pour attaquer, sans jamais le nommer, l'ancien sélectionneur du XV de France (2000-2007) et actuel manager de Toulon dans des propos précédant un scrutin visant à réformer les statuts de la FFR.
"On me dit qu'on me respecte, tout en me qualifiant d'irresponsable. On me dit que l'on m'aime beaucoup, tout en me traitant d'incapable", a-t-il notamment déploré en épinglant ces "grands préconisateurs (...) qui font de la défaite du XV de France (en quarts de finale de la Coupe du Monde, ndlr) le lit de leurs ambitions personnelles."
Pierre Camou a notamment rappelé que la "plus large défaite du XV de France face aux All Blacks" n'avait pas été celle d'octobre (62-13) mais celle encaissée en juin 2007 (61-10) alors que... Bernard Laporte était sélectionneur.
"Une Fédération ne se construit pas dans l'instant, elle se construit sur 10 ou 20 ans. Et ça n'aurait pas de sens d'arrêter tout ce qui a été entrepris, ce serait même une forme de mépris", a expliqué le président de la FFR, élu en décembre 2008 puis reconduit en 2012.
Pierre Camou a également peu goûté une récente déclaration de son opposant qui avait déclaré ne pas vouloir "que la FFR soit la Corée du Nord du sport français".
Il a tempêté: "Les grandes formules populistes, les références à des pays lointains, à des régimes où règne la terreur, toutes ces diatribes destinées à faire le buzz, sont totalement dépassées et ne servent pas l'intérêt du rugby français. "C'est d'autant plus choquant lorsqu'on prétend mener une campagne digne."
-Défense des vieux pardessus-
Pierre Camou a ensuite détaillé les grands axes de sa candidature, évoquant notamment tour à tour la poursuite de "la modernisation de l'institution" et de la "maîtrise des dépenses", "l'accompagnement" des quelque 1900 clubs qui jouent "un rôle social aussi bien que sportif" et sa volonté de mener à bien le "projet de Grand Stade" qui doit être construit à Ris-Orangis.
Il a également fait part de son attachement au développement du rugby féminin et à VII, et à la formation et la préservation de la santé des joueurs.
Pierre Camou a promis qu'il "redoublerai(t) d'efforts" pour que le XV de France "redevienne enfin la préoccupation de tous et que des mesures significatives soient adoptées pour restaurer sa compétitivité".
L'ancien banquier a enfin assuré qu'il oeuvrerait pour "redorer l'image des vieux pardessus", un terme "affectueux mais qui sonne souvent comme un reproche". "Ce sont d'abord des bénévoles qui ont donné 10, 30, 40, 50 années au rugby (...) Ces pardessus que les people se plaisent à railler constituent l'épine dorsale de la FFR, des comités, des clubs", a-t-il rappelé.
Bernard Laporte avait appelé à voter contre la réforme des statuts de la FFR proposée samedi à l'AG à Marcoussis, et portant notamment sur l'instauration du vote électronique. Pierre Camou lui avait répondu en l'accusant d'user de propos "accusateurs et mensongers".
Mais le plaidoyer de Laporte a semble-t-il été entendu puisque les mesures, qui requéraient les 2/3 des voix exprimées, n'ont obtenu que 57,6% des suffrages.