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© AFP/PAUL FAITH
L'équipe d'Italie à l'issue de la lourde défaite devant l'Irlande dans le tournoi des Six nations à Dublin, le 12 mars 2016
L'Italie du rugby a tourné la page Jacques Brunel et le chantier est désormais entre les mains de l'Irlandais Conor O'Shea, décidé à bâtir "la meilleure équipe de l'histoire italienne" mais qui doit d'abord se frotter samedi aux All Blacks.
Nommé après un catastrophique Tournoi-2016 et une nouvelle cuiller de bois, le nouveau staff a en fait commencé à travailler cet été, pendant une tournée américaine qui s'est disputée sans la majorité des cadres.
Pour affronter les Blacks samedi à Rome puis l'Afrique du Sud le 19 novembre et les Tonga une semaine plus tard, le capitaine Sergio Parisse est cette fois bien présent et la méthode O'Shea doit commencer à s'installer.
"Le potentiel est supérieur à ce que je pensais", a rapidement assuré l'ancien arrière de l'équipe d'Irlande. "Je ne vais pas dire que nous allons gagner les Six Nations ou la Coupe du Monde. Mais mon objectif est de faire que cette équipe devienne la meilleure de l'histoire italienne".
O'Shea est la figure de proue mais les hommes chargés de relever l'Italie, exsangue après deux dernières années pénibles de gestion Brunel, sont en fait trois.
Mike Catt , champion du monde avec l'Angleterre en 2003, l'épaule pour travailler avec les lignes arrières alors que Stephen Aboud, Irlandais comme O'Shea, doit restructurer tout le rugby italien comme il l'a fait avec l'Irlande.
Les Italiens se retrouvent donc avec à leur tête trois personnalités fortes et compétentes et l'idée fait son chemin chez beaucoup d'observateurs que si ça ne marche pas avec ceux-là, ça ne marchera jamais.
Sans surprise, les joueurs sont en tous cas enthousiastes. "On repart avec un nouveau staff, un nouvel entraîneur, avec beaucoup de nouvelles idées. Beaucoup de choses ont changé", a ainsi estimé Parisse lors d'une conférence de presse fin octobre à Rome.
"Il y a eu des choses très positives avec Brunel, surtout au début. Mais on se rend compte qu'il y a dans le nouveau staff des compétences très précises, en défense, pour les trois quarts, des gens qui ont une grande crédibilité et un discours qui a beaucoup de sens", avait ajouté le N.8 italien.
- 'Besoin de se tromper' -
La nouvelle équipe a en tous cas rapidement mis l'accent sur la quantité de travail et l'intensité, O'Shea ayant soulevé un problème "athlétique" et évoqué certains Italiens qui "s'entraînent peu".
"Je veux une équipe qui joue 80 minutes, pas 10 minutes à fond et puis plus rien", a expliqué l'Irlandais. Les dernières saisons ont en effet souvent vu un XV d'Italie valeureux pendant 40 ou 50 minutes avant de s'effondrer.
Mais O'Shea sait aussi qu'il va rencontrer toute une série d'obstacles, les mêmes qui ont fini par user Brunel: un réservoir extrêmement limité, le manque de confiance de joueurs habitués à la défaite et la difficulté à coordonner le travail avec les deux franchises italiennes évoluant en Pro12, le Zebre Rugby et le Benetton Trévise.
Pour voir si le contingent de joueurs disponibles pouvait être élargi, O'Shea a fait le pari de lancer face aux "Blacks" un XV rajeuni et inexpérimenté, avec notamment le débutant Giorgio Bronzini en demi de mêlée. "L'expérience, elle se gagne sur le terrain", a-t-il lancé.
Sur la question du manque de confiance, l'Irlandais a reconnu qu'il s'agissait de "quelque chose qu'on ne peut pas changer en un jour ou deux."
Mais son adjoint Mike Catt a estimé que l'Italie comptait de nombreux jeunes "qui ont besoin de jouer, de se tromper et de grandir". "Pour s'améliorer, il faut faire des erreurs", a-t-il dit.
Il ne faudra tout de même pas en faire trop face aux Blacks, vexés par leur revers contre l'Irlande et qui, eux, ne sont pas habitués à faire deux fois les mêmes erreurs.