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Les joueurs du XV de France réunis lors de l'entraînement à Marcoussis, le 18 novembre 2016
Cette fois, on va savoir. Séduisant face aux limités Samoans en ouverture des tests de novembre (52-8), le XV de France passera une épreuve d'une tout autre envergure sur le chemin de sa reconstruction, samedi (21h00) au Stade de France face à l'Australie, vice-championne du monde en titre.
C'est un frémissement à faire bouillir, une promesse à confirmer, un élan à conserver. Le large succès acquis à Toulouse face aux guerriers du Pacifique, le deuxième de rang après celui en Argentine en juin (27-0), a ainsi fait naître chez les suiveurs et supporters des Bleus un espoir proportionnel aux déceptions connues ces dernières saisons.
Autant par le résultat que par la manière: cinquante points, une première depuis mars 2009, sept essais -- la plupart de belle facture -- du jamais vu depuis sept ans, et des relances incessantes, des courses tranchantes et des combinaisons rafraîchissantes... Le XV de France, enfin assis sur une préparation digne de ce nom, a idéalement lancé la première saison complète à sa tête de Guy Novès.
Oui mais... Mais la faiblesse de l'opposition samoanne, naïve en défense, limitée en attaque et tout juste bonne à laisser sur le carreau trois Bleus (Trinh-Duc, Poirot et Goujon) incite à la mesure, portée en étendard, sitôt la balade toulousaine achevée, par l'expérimenté sélectionneur et ses joueurs, prompts à tempérer l'enthousiasme naissant.
- 'Voir si on est capable' -
Novès n'a évidemment pas dérogé à sa ligne de conduite quelques jours plus tard, et attend samedi de "voir si on est capable de jouer le rugby qu'on essaie de mettre en place même face à ce qui se fait de mieux au monde".
Il faudra pour cela patienter une semaine supplémentaire, et la venue des All Blacks. Mais ces Wallabies sont tout de même vice-champions du monde en titre, et ont tenu tête aux Néo-Zélandais pendant plus d'une heure il y a un mois (10-37), avant de laminer le pays de Galles (32-8) chez lui en ouverture de leur tournée européenne. S'en est suivi un succès plus pénible en Ecosse samedi dernier, 23 à 22.
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L'entraîneur du XV d'Australie Michael Cheika
en conférence de presse au Stade de France, le 18 novembre 2016
Leur sélectionneur Michael Cheika , en vue du Grand Chelem recherché face aux "Home nations" (Galles, Ecosse, Irlande et Angleterre), a laissé plusieurs cadres au repos (Folau, Hooper, Kepu) ou sur le banc (Moore, Foley), renvoyant en quelque sorte la balle à ces Coqs déplumés lors des tournées de juin dans l'hémisphère Sud ? C'était aussi le cas en 2010 dans ce même Stade de France, pour au final la plus large victoire australienne face au XV de France (59 à 16).
La dernière opposition, il y a deux ans, a tourné à l'avantage de l'équipe de Philippe Saint-André (29-26), à une époque où Teddy Thomas jouait et où les Français semblaient taillés pour rivaliser avec les meilleures nations. Une piqûre de rappel incitant de nouveau à la prudence samedi soir sur les coups de 23h00, quel que soit le résultat.
- Un test à plusieurs niveaux -
Les têtes ont changé, le fameux projet de jeu aussi, davantage tourné vers les grands espaces que le défi frontal. Il sera mis samedi à l'épreuve des longues séquences des Wallabies, de leurs puissants trois-quarts et de leur défense agressive et intelligente, contre qui les Bleus ne pourront se permettre de gâcher autant d'occasions que samedi dernier.
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France-Australie: les équipes
On verra également notamment si, à haute altitude, la paire de centres 100% clermontoise composée de Rémi Lamerat et Wesley Fofana confirme sa prometteuse complémentarité; si Noa Nakaitaci, qui formera un duo d'ailiers fidjiens avec Virimi Vakatawa, ainsi que Sébastien Vahaamahina, titularisé pour apporter un peu de muscles, peuvent réitérer leurs performances avec Clermont. Si le pilier gauche Cyril Baille et Jean-Marc Doussain , ouvreur titulaire du XV de France pour la première fois de sa carrière, tiennent la route au niveau international.
Novès a déclaré attendre de voir sur qui il pouvait compter ? Près de 80.000 spectateurs et des millions de téléspectateurs éprouvent sans doute la même impatience envers ces Bleus prometteurs, dont on connaîtra un peu plus samedi la teneur.
Composition des équipes de France et d'Australie, qui s'affrontent samedi au Stade de France (21h00) dans le cadre des test-matches de novembre:
Les XV de départ
France: Spedding - Nakaitaci, Lamerat, Fofana, Vakatawa - (o) Doussain, (m) Machenaud - Gourdon, Picamoles, Ollivon - Maestri, Vahaamahina - Atonio, Guirado (cap), Baille
Australie: Morahan - Naivalu, Kuridrani, Godwin, Speight - (o) Cooper, (m) Genia - Pocock (cap), McMahon, Fardy - Simmons, Douglas - Alaalatoa, Latu, Slipper
Remplaçants
France: Chat, Chiocci, Slimani, Le Devedec, Chouly, Serin, Lopez, Fickou
Australie: Moore, S. Sio, Robertson, Skelton, Mumm, Phipps, Foley, Naiyaravoro
Arbitre: Glen Jackson (NZL)