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Marc Dal Maso , l'ancien talonneur international français et entraîneur de la mêlée du Japon pendant la Coupe du Monde 2015, a annoncé être atteint de la maladie de Parkinson, s'interrogeant sur un lien éventuel avec la pratique du rugby.
Dal Maso (48 ans, 33 sélections entre 1988 et 2000) explique ainsi dans un entretien à Midi-Olympique paru lundi avoir arrêté d'entraîner Mont-de-Marsan à la fin de la saison 2011-2012 car il est victime de "tremblements, très légers, mais qui représentaient effectivement les premiers signaux de la maladie".
Celle-ci est finalement détectée en octobre 2012 mais a "commencé vers 30 ans", soit avant la fin de sa carrière achevée en 2003 à Perpignan.
L'ancien talonneur, qui s'est rappelé au souvenir de la France en faisant de la mêlée du Japon l'une des meilleures de la planète pendant la Coupe du Monde, est persuadé que cette maladie ne lui est "pas (arrivée) par hasard".
"Je ne sais pas exactement comment cela est arrivé, si ce sont les coups qui sont à l'origine de ma maladie, est-ce que ce sont les protéines (+tau+, qui favorisent la fibrose du cerveau, NDLR) qui sont dans le corps ?", s'interroge-t-il ainsi.
"Disons qu'il y a des sports qui aident à avoir des maladies de cette sorte. Le rugby en fait partie", ajoute-t-il, précisant que le médecin qui le suit n'a "pas de réponse définitive sur le sujet, c'est peut-être la résultante d'un choc en effet, mais rien de sûr".
Pour Bernard Dusfour, président de la commission médicale de la Ligue nationale de rugby (LNR), il est aujourd'hui impossible de prouver que la pratique du rugby peut provoquer des maladies neurodégénératives comme celle de Parkinson.
"En boxe, on a le recul nécessaire (grâce aux études réalisées). Et cela fait 100 ans que c'est le même sport, où (les boxeurs) se tapent sur la tête. Le rugby lui est un sport tout neuf à ce niveau-là car il a énormément évolué en 15 ans", explique-t-il à l'AFP.
- Manque de recul -
La Ligue et la Fédération française de rugby n'on mis en en effet en place qu'à partir de la saison 2012-2013 un examen neurologique de présaison pour tous les joueurs professionnels, permettant ainsi leur suivi tout au long de leur carrière.
"Il faut attendre le résultat des études pour savoir s'il y a plus de pathologies neurologiques dans la population des joueurs de rugby que dans la population générale. Si on peut s'en douter ? Oui effectivement, mais on ne peut pas l'assurer", a ajouté Bernard Dusfour.
Dal Maso dit avoir subi "un seul véritable K.O." dans sa carrière et eu "deux fois au moins des gros +pets+" mais a "aujourd'hui très peur des commotions cérébrales".
Il indique qu'il n'est "pas mourant" et que la maladie "n'altère pas (ses) compétences." "Cela ajoute un peu plus de fatigue" au quotidien, explique-t-il.
Dal Maso, sollicité par plusieurs clubs pour un poste après sa pige de quelques mois dans le Super-18 aux Otago Highlanders (Nouvelle-Zélande) à partir de janvier 2016, dit au départ être allé entraîner le Japon, en 2013, "pour aller (se) cacher" après avoir "refusé Toulon et le Racing".
"Même Eddie Jones (sélectionneur du Japon jusqu'à la Coupe du Monde 2015, actuellement à la tête de l'Angleterre, NDLR) ne le sait toujours pas aujourd'hui", confie-t-il.
Il affirme avoir finalement décidé de rendre publique sa maladie car il sait "qu'il y a des bruits qui courent sur (lui). Alors plutôt que d'entendre les gens dire des conneries, il vaut mieux qu'ils sachent".