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Le XV de France, privé de plusieurs joueurs majeurs et très inexpérimenté, n'est pas passé très loin de sa première victoire à l'extérieur de l'ère Guy Novès, s'inclinant de peu sur le terrain de l'Argentine (19-30), dimanche à Tucuman (nord).
L'enfer semblait être promis à ces Bleus vraiment bleus qui, sans les demi-finalistes du Top 14, comptaient sept bizuths dans leurs rangs au coup d'envoi et affichaient 4,3 sélections et 25,4 ans en moyenne par joueur.
Ils allaient être broyés par ces Pumas demi-finalistes de la dernière Coupe du Monde aux automatismes huilés par une saison en commun sous le maillot des Jaguares dans le Super Rugby.
Il n'en a rien été, et avec un peu plus de maîtrise, de discipline et de jus dans les vingt dernières minutes ils auraient peut-être pu glaner leur premier succès hors de leurs bases depuis la prise de fonction de Guy Novès, après des revers au pays de Galles et en Ecosse dans le Tournoi.
"Si c'est rassurant? Des doutes, on en a toujours, le mec qui n'a pas de doutes je pense qu'il est trop con. Mais les garçons ont répondu à mes interrogations. On sait (ceux qui ne comptaient aucune sélection) qu'ils ont une certaine valeur en Top 14", a assuré le sélectionneur des Bleus, Guy Novès.
"Je pense que certains sont en capacité de rivaliser au plus haut niveau. On pourra s'appuyer sur certains d'entre eux à l'avenir", a-t-il poursuivi.
Repassés en tête grâce à une pénalité de leur capitaine Jules Plisson (55, 19-17), ils ont en effet cédé à partir de la 60e minute, encaissant six points à quatorze contre quinze après le carton jaune reçu par Jefferson Poirot (63), puis un dernier essai (76).
Mais ils peuvent garder des points positifs avant le deuxième et dernier test-match face aux Pumas, toujours dans cet Estadio monumental José Fierro désuet, samedi prochain.
- Ballons rendus et inefficacité -
© AFP/JUAN MABROMATA
Le talonneur français Rémi Bonfils (d) évite le plaquage du pilier argentin Nahuel Tetaz (c) lors du test-match à Tucuman, le 19 juin 2016
Notamment leur conquête, dynamique et statique. Impeccables en touche et en mêlée, ils ont aussi marqué leur unique essai sur un modèle de ballon porté à la suite d'une pénaltouche, par Rémi Bonfils (33), l'un des dix néophytes présents sur la feuille de match.
"Devant on fait une partie de grande qualité, notamment en conquête directe", a jugé Novès.
Côté négatif, en revanche, une incapacité à concrétiser leurs temps forts, à l'image de ce ballon perdu dans un regroupement à quelques mètres de l'en-but argentin (42), alors qu'ils étaient menés de sept points (10-17). Sur la deuxième période, ils ont eu un taux d'occupation (81%) et de possession (73%) pharaoniques sans cependant parvenir à inscrire le moindre essai!
Ils ont également été trop friables en défense et ont rendu trop de ballons aux Pumas: les trois essais sont venus d'erreurs françaises.
"On a quand même présenté beaucoup de faiblesses en défense car on est percé trop facilement, à trois reprises notamment", a commenté Novès.
Ses joueurs ont rendu un ballon au pied sur le premier essai, de Manuel Montero (21), puis il y a eu un plaquage manqué de Julien Rey sur le deuxième, inscrit par Nicolas Sanchez que Jules Plisson n'a pu rattraper à la course (29).
L'ouvreur du Stade Français, qui était capitaine pour la première fois, a également été pris de vitesse sur le dernier essai, par... un deuxième ligne, Guido Petti (76)! Un essai marqué à la suite d'un ballon de nouveau rendu par les Français, qui en ont au total perdu quinze...
Des erreurs rédhibitoires pour espérer l'emporter sur le terrain des Pumas. Elles seront à gommer samedi prochain.