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Plombé par de grossières erreurs en première période, le Stade Français a vu sa campagne continentale se terminer dimanche par une lourde défaite à Leicester (13-41) en quarts de finale de la Coupe d'Europe.
Produire le match de l'année après avoir balbutié son rugby pendant huit mois est donc bien impossible: le champion de France, qui voulait croire que le seul objectif d'une Coupe d'Europe à conquérir pour la première fois allait lui permettre d'effacer une année de doutes, a perdu son pari.
Il s'avance donc vers une fin de saison sans saveur en raison de trop nombreuses erreurs, peut-être imputables à son manque d'expérience à ce niveau, puisqu'il disputait son premier quart de finale dans la compétition depuis 2010. Mais Paris peut surtout mettre son festival de bévues sur le compte de son manque de certitudes après des mois de doutes.
"On prend des essais de cadets, à ce niveau-là, ce n?est pas possible. Certains joueurs n?ont pas été au niveau. Sans toutes ces +conneries+, nous aurions été dans le match. On a fait les mêmes erreurs qu'on a pu faire tout au long de la saison", a déclaré le manager parisien Gonzalo Quesada , ajoutant que "peut-être qu'avec plus de confiance" ses joueurs n'auraient pas fait ces erreurs.
Pour l'emporter, son équipe devait contrer Leicester, qualifié pour sa première demi-finale depuis 2009, sur son point fort, la conquête, et faire le moins d'erreurs possible. Si la première partie du contrat a été plutôt remplie, avec notamment quatre pénalités récoltées en mêlée fermée, ce n'est pas le cas de la seconde.
Et de loin. Pourtant dominateurs en première période, les Parisiens ont commis des erreurs rédhibitoires à ce niveau, offrant sur un plateau deux essais aux Anglais.
- Steyn, pari perdant -
Le premier, au bout de seulement deux minutes, l'a contraint à une course à handicap quasiment perdue d'avance: Djibril Camara, au lieu de laisser filer le ballon en touche à cinq mètres de sa ligne, est sorti avec. La touche a été jouée vite et Manu Tuilagi a aplati tranquillement.
Après le troisième essai, marqué par Freddie Burns suite à une interception d'une passe de Morné Steyn (titularisé à la place de Jules Plisson -- pari perdant --), cette course était définitivement perdue (34e, 6-24). Elle a même pris des allures de correction dans la dernière demi-heure, où les Tigers ont déchiré quasi systématiquement la défense gruyère des Parisiens (24 plaquages manqués au total).
Ceux-ci ont également laissé filer plusieurs occasions en or de se rapprocher à la marque avant le repos.
Steyn a ainsi manqué une pénalité abordable à 3-7 (11), un de ses coéquipiers a été pénalisé pour avoir gardé le ballon dans les 22 mètres adverses (13), deux pénaltouches ont été perdues (38 et 39), et pour finir le Stade Français a été pénalisé sur un ballon porté en sa faveur non loin de l'en-but (40).
Trop, beaucoup trop pour espérer poursuivre sa route dans une compétition qu'il regardera devant sa télévision la saison prochaine.
Avant, il reste un dernier coup de collier à donner pour assurer définitivement le maintien: "La fin de saison dépend de notre capacité à digérer", a souligné le talonneur Rémi Bonfils. "On va rester soudés et se serrer les coudes."