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Le Racing 92, tout en puissance et maîtrise, a éliminé des "Tigers" de Leicester longtemps fébriles et inoffensifs (19-16), dimanche à Nottingham (centre de l'Angleterre), pour s'offrir le droit de disputer la première finale de Coupe d'Europe de son histoire.
Enfin! Quasiment dix ans jour pour jour après son rachat par l'homme d'affaires Jacky Lorenzetti, qui attend depuis un premier titre majeur, le club emmené par Dan Carter jouera face aux Saracens, le 14 mai à Lyon, la première finale de sa période moderne, toutes compétitions confondues.
Le rêve de bâtisseur de l'ancien magnat de l'immobilier, qui a construit petit à petit ce nouveau Racing, est à 80 minutes de devenir réalité.
"Oui c'est historique. (...) C'est une grosse satisfaction mais on a dit tout de suite aux joueurs qu'il y avait une finale à jouer: donc, c'est très bien, mais on ne sera satisfait que quand on a aura vraiment fini notre job qui est de remporter une compétition", a déclaré l'entraîneur des arrières, Laurent Labit.
- 'On tient notre revanche' -
Il faudra pour cela dominer les "Sarries", bourreaux du Racing 92 en quarts de finale la saison dernière, à l'expérience européenne bien supérieure (quatre demi-finales de suite, deuxième finale après celle perdue en 2014).
"On la tient notre revanche, c'est ce qu'on voulait. Maintenant, on sait la difficulté qui nous attend dans trois semaines. Ce match, je l'ai encore en mémoire", a souligné le capitaine francilien Maxime Machenaud.
Certes, le Racing 92, qui disputait sa première demi-finale de Coupe d'Europe, affiche un vécu européen moindre que les Anglais, mais Toulon n'en possédait pas plus quand il s'est offert en 2013 sa première couronne continentale, dès sa première tentative. Et Leicester aussi était mieux rodé aux joutes européennes que le club francilien.
L'expérience des recrues arrivées cet été pour apporter davantage de maturité à une équipe qui avait péché dans ce domaine la saison dernière en quarts de finale a, justement, compté dimanche, dans l'antre des footballeurs de Nottingham Forest.
Celle de Dan Carter , quasi parfait dans l'animation, face au but (11 points pour un drop manqué) et dans le jeu au pied courant pour repousser les Tigers dans leur camp en seconde période. En défense aussi, puisqu'il a rattrapé par le bout de la chaussure Vereniki Goneva, filant à l'essai, pour l'envoyer en touche, alors que Leicester poussait (16-9, 56e).
- Expérience -
Celle de l'ailier Joe Rokocoko , auteur d'une intervention tranchante dans la ligne amenant l'essai de Maxime Machenaud (3e), tout aussi brillant, qui a permis aux Ciel et Blanc de prendre les devants d'entrée pour ne plus les lâcher.
Celle du numéro 8 Chris Masoe également, parfait derrière sa mêlée et auteur de plusieurs plaquages destructeurs qui ont marqué les Tigres, dont celui qui a forcé l'ouvreur Freddie Burns à sortir précocement (37e).
Plus mûr que la saison dernière, comme il l'avait déjà prouvé face au roi Toulon au tour précédent, le Racing 92, infranchissable en défense, aurait cependant pu s'offrir une fin de match plus tranquille s'il s'était montré un peu plus clinique face à des Anglais qui ont commis un nombre incroyable d'en-avants (22 ballons perdus au total), dont un de Ben Youngs à proximité de la ligne d'en-but (16-9, 66e).
Une bête faute de Virgile Lacombe dans un regroupement (37e) a par exemple permis à Leicester de revenir à portée, avant que Carter ne fasse virer à la pause son équipe, supérieure sur les points de rencontre et plus tranchante en attaque, avec un avantage (13-6) plus conforme à la physionomie de la première période.
Machenaud s'est aussi montré un poil trop gourmand en essayant d'aplatir seul derrière un ruck (48e). C'est en revanche un très léger en-avant de passe qui a annulé, après arbitrage vidéo, l'essai que Johannes Goosen croyait avoir marqué (60e).
Des petites scories qu'il faudra gommer le 14 mai si le Racing 92 veut enfin soulever son premier trophée.