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Les All Blacks dépités après leur défaite face à l'Irlande en test-match, le 5 novembre 2016 à Chicago
Les All Blacks ne sont finalement pas invincibles: privés de plusieurs titulaires, léthargiques en première période, ils n'avaient pas les armes, contre l'Irlande (40-29) samedi à Chicago, pour prolonger leur incroyable et historique série de dix-huit victoires consécutives.
Kieran Read n'est pas joueur à se chercher des excuses ou à se voiler la face: "Nous n'avons pas abordé la rencontre avec le bon état d'esprit", a diagnostiqué, sans concession, le capitaine des Blacks.
Alors que son équipe ne s'était plus inclinée depuis le 8 août 2015 (27-19 contre l'Australie à Sydney), elle a perdu tous ses moyens contre l'Irlande qui n'avait jamais battu l'ogre néo-zélandais en 28 tentatives précédentes, depuis 1905 !
"On leur a permis de dominer la première période, il faut que cela nous serve de leçon, car les Irlandais, eux, sont rentrés sur le terrain plein d'émotions", a souligné Read.
L'esprit de l'ancien international Anthony Foley , décédé brutalement mi-octobre à l'âge de 42 ans, a plané sur ce test-match et a peut-être permis au XV du Trèfle de se débarrasser de ses complexes.
Pendant le traditionnel haka d'avant-match des Néo-Zélandais, les Irlandais, visiblement émus, ont formé un 8 en hommage à leur ancien coéquipier, légende du rugby de son pays.
"C'était la premier match de l'équipe nationale depuis sa mort, nous devions faire quelque chose (...) Il y avait beaucoup d'émotion, cela a porté les gars du Munster (l'équipe dont Foley a porté le maillot et dont il était l'un des entraîneurs, NDLR)", a souligné le capitaine irlandais Rory Best.
Survoltés mais très concentrés, les Irlandais ont pris très rapidement l'ascendant physique et ont dicté le rythme de la rencontre.
- Fin de tournée pour Crotty et Moala ? -
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Rob Kearney
(g) et Jamie Heaslip
en liesse après la victoire de l'Irlande face aux All Blacks en test-match, le 5 novembre 2016 à Chicago
Ils ont immédiatement identifié le point faible de Blacks, sa deuxième ligne improvisée en raison des absences sur blessure des titulaire habituels Brodie Retallick et Sam Whitelock , tandis que Luke Romano a dû regagner la Nouvelle-Zélande pour une urgence familiale.
Steven Hansen s'est donc tourné vers Jerome Kaino et Patrick Tuipulotu qui ont souffert face à l'impact physique des Irlandais, largement en tête à la mi-temps (25-8).
Même si les Blacks ont retrouvé leurs esprits en seconde période et sont revenus à quatre points (33-29), ils ont manqué de précision et de sérénité dans les moments décisifs, à la différence de leurs adversaires.
"Ils ont joué avec intelligence et ont fait la différence sur les ballons qu'on a relâchés, on n'a jamais vraiment pu rentrer dans le match. Ils nous ont asphixiés", a admiré Read.
Comme son capitaine, Hansen refuse de trouver des excuses pour expliquer cette défaite-surprise des double champions du monde en titre.
"C'est l'équipe qui méritait le plus la victoire qui a gagné, a-t-il insisté. On ne veut pas prendre (les blessures de plusieurs titulaires) comme excuse. On n'a aucune excuse, surtout pas celle de ne pas avoir tous nos joueurs à disposition".
Et Hansen va sans doute être confronté à deux forfaits de plus: les deux centres Ryan Crotty et George Moala sont sortis sur blessure, et sont très incertains pour les prochains matches, en Europe: "Il semble que la tournée est finie pour eux", a regretté le sélectionneur néo-zélandais.
Descendue de son nuage, la Nouvelle-Zélande qui semblait jusqu'à samedi si supérieure au reste du gotha mondial, paraît soudain une équipe comme les autres.
A l'Italie le 13 novembre à Rome, à l'Irlande, une nouvelle fois, une semaine plus tard à Dublin ou à la France le 27 novembre à Paris d'en profiter: c'est peut-être le moment ou jamais de se payer la légende All Blacks.