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La déception des joueurs du XV de France après la défaite en test match face à l'Australie, le 19 novembre 2016 au Stade de France
Retour à la réalité. Après un succès séduisant en ouverture des tests de novembre face aux Samoa, le XV de France s'est pris les pieds dans le tapis d'un adversaire bien mieux armé, l'Australie, vainqueur (23-25) au Stade de France samedi soir.
On attendait ce rendez-vous face aux vice-champions du monde pour juger de la réelle valeur de ces Bleus, lancés dans la première saison complète à leur tête de Guy Novès, enfin assis sur une préparation digne de ce nom.
Il ne fallait donc pas s'emballer après la large victoire samedi dernier à Toulouse face aux Samoa (52-8), ponctuée de sept essais et de plusieurs actions d'envergure, qui suivait un succès prometteur en Argentine en juin (27-0).
Les Wallabies, bien plus tranchants en attaque, pénibles dans les regroupements et organisés en défense que les guerriers du Pacifique, ont montré le chemin que le XV de France devait encore accomplir.
Et samedi prochain, ce sont les All Blacks, double champions du monde en titre et bourreaux des Bleus lors de la dernière Coupe du Monde (62-13 en quarts de finale), qui se présenteront à Saint-Denis.
- Fin de match haletante -
Malgré un baroud d'honneur dans les vingt dernières minutes qui a enflammé le Stade de France, ils ont donc chuté face à des Australiens pourtant remaniés, privés de plusieurs cadres au repos (Folau, Hooper, Kepu) ou sur le banc (Moore).
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L'Australien Bernard Foley face à la France en test match, le 19 novembre 2016 au Stade de France
Le Stade de France y a pourtant cru, quand un essai de Wesley Fofana (67) a ramené à deux points les Bleus, devenus beaucoup plus fringants grâce à l'apport du banc. S'en sont suivi plusieurs longues séquences, dont une dernière dans les 22 mètres australiens, où ils ont conservé le ballon sans réussir à réellement s'approcher de l'en-but.
Finalement, ils ont décidé d'éjecter le ballon pour Camille Lopez, placé en position de drop. Manqué par l'ouvreur de Clermont, qui avait remplacé Jean-Marc Doussain , pour sa première sélection depuis mars 2015.
Doussain avait lui été titularisé en remplacement de François Trinh-Duc, tombé pour la patrie samedi dernier. Et si le Toulousain n'a pas démérité, inscrivant même un essai (55), le jeu a paru moins fluide avec lui.
- Ballons perdus -
La faute, aussi, aux Wallabies bien plus agressifs en défense, ce qui a fait perdre aux Bleus un nombre considérable de ballons, dans le jeu courant (en-avants) ou les regroupements.
© AFP/MIGUEL MEDINA
Wesley Fofana inscrit un essai pour la France face à l'Australie, le 19 novembre 2016 au Stade de France
Dont trois qui ont au final ont pesé lourd dans la balance, dans les 22 mètres adverses: un en-avant de Uini Atonio (39) et un ballon gardé au sol (77) à une dizaine de mètres de la ligne alors que le XV de France n'était mené que 23 à 25. Juste avant le drop manqué de Lopez.
Les joueurs de Guy Novès pourront aussi regretter les points qu'ils ont laissé échapper au pied: une pénalité de Scott Spedding (15) et deux transformations de Maxime Machenaud (18, 55).
Mais aussi les 19 plaquages manqués (81% de réussite), qui ont permis aux Australiens de marquer deux essais par Bernard Foley (35), qui a remplacé au pied levé à la dernière minute Quade Cooper , blessé, et Tevita Kuridrani (58).
Guy Novès a lui surtout pesté contre la première période (11-13 à la pause): "J'ai senti les joueurs frigorifiés par ce que représentaient les Australiens, notamment en première période. On n'a pas suffisamment joué, fait des fautes impardonnables. On est une dans une phase d'apprentissage extrêmement enrichissante."
Il y a cependant évidemment eu du positif: la conquête, parfaite, et notamment la mêlée, qui a mis celle des Wallabies au supplice.
Mais aussi le caractère démontré pour essayer de revenir dans la partie, et les intentions de jeu, symbolisées par ces 26 passes après-contact!
Les Bleus sont cependant encore en reconstruction, laquelle sera mise à l'épreuve des All Blacks samedi prochain. Contre qui il faudra gommer les scories vues samedi soir pour allier au style le résultat et tenter de faire basculer dans le vert ces tests de novembre.
"On va essayer de leur donner mal à la tête, mais si on les regarde jouer on va passer une sale soirée, s'est projeté Novès. Si on essaie de rivaliser, de les affronter, peut-être que de temps en temps on fera plaisir à notre public." Les Bleus n'en étaient pas loin ce soir.