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© AFP/FRANCK FIFE
Le président de la FFR Bernard Laporte
s'adresse aux reporters au centre du rugby de Marcoussis, le 14 décembre 2016
Premier engagement de campagne tenu. Dix jours après son élection à la présidence de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte a comme promis fait voter l'abandon du projet de Grand Stade que souhaitait construire l'ancienne direction dans l'Essonne, à l'occasion du premier comité directeur de son mandat.
La décision, attendue, n'a pas traîné. Porté à la tête de la FFR le 3 décembre, Laporte a annoncé mercredi à la presse, au siège de l'institution à Marcoussis (Essonne), que "le comité directeur (avait) validé l'arrêt définitif du projet du Grand Stade".
Soit une enceinte ultra-moderne de 82.000 places avec toit rétractable à Ris-Orangis, estimée à 581 millions d'euros hors taxes, dont la FFR aurait été propriétaire à l'horizon 2023.
Au final, restera pour la Fédération une ardoise de quelque 12 millions d'euros depuis les premières études menées en 2010, avait indiqué à l'AFP la semaine dernière une source proche de l'ancienne équipe dirigeante.
Cette facture évoluera à la marge en fonction de la pénalité financière de dédit qu'aura à payer la FFR au groupement Ibelys, avec qui elle avait signé le contrat constructeur. Selon Serge Simon, nouveau vice-président de la Fédération, les juristes de la nouvelle équipe l'ont estimée à 450.000 euros maximum.
Selon Laporte, Serge Blanco , chargé du projet par l'ancienne équipe, a assuré mercredi lors du comité directeur que l'institution n'aurait rien à débourser.
- L'urgence de la Coupe du Monde 2023 -
Blanco a aussi demandé un report du vote mettant fin au projet afin que la nouvelle équipe rencontre les élus de l'Essonne impliqués dans le projet, ce qu'a donc refusé le comité directeur, où n'a pas siégé Pierre Camou, l'ex-président de la FFR battu par Laporte.
Les élus concernés, justement, veulent encore y croire: interrogé par l'AFP, le maire (PS) de Ris-Orangis Stéphane Raffali reste "combatif", alors que le président (LR) du conseil départemental de l'Essonne, François Durovray, estime que "l'affaire n'est pas perdue".
© AFP/FRANCK FIFE
Bernard Laporte
, tout juste élu à la tête de la Fédération de Rugby à Marcoussis, le 3 décembre 2016
Il rappelle également que "la FFR est engagée vis-à-vis des territoires et pas uniquement du constructeur", quand l'Agglomération du Grand Paris Sud demande "des comptes" à la fédération. Simon a affirmé mardi que seul "un contrat moral" liait la FFR aux collectivités territoriales et à l'Etat.
A la place du Grand Stade, Laporte souhaite renégocier la convention signée entre la FFR et le consortium Stade de France, qui arrive à échéance le 1er juin 2017, et que le XV de France joue davantage de matches en province.
"On va vite lancer un appel à candidatures (pour accueillir les matches des Bleus, NDLR), sur le modèle de ce que fait très bien la Ligue pour les demi-finales du Top 14. Ce qui nous permettra d'avoir une vue globale, y compris pour les négociations avec le Stade de France, qui est un des stades de la France mais pas le seul", a précisé Simon.
Laporte a également annoncé mercredi sa volonté de relancer le dossier de candidature de la France pour l'organisation de la Coupe du Monde 2023, qui "a pris un peu de retard, c'est un euphémisme, par rapport à l'Irlande (L'Afrique du Sud est également candidate, NDLR)".
"Le chantier est immense", a ajouté Simon, alors que le dossier doit être déposé le 1er juin et que le pays organisateur sera annoncé en novembre 2017. Une équipe de 10 personnes qui sera dédiée à la candidature va être rapidement recrutée.
- Audit, vote décentralisé et nominations -
Laporte a aussi répété sa "totale confiance" envers le sélectionneur du XV de France Guy Novès, qu'il "rencontrera bientôt". Et sa volonté de "travailler main dans la main" avec la Ligue, avec laquelle les relations s'annoncent tendues, le nouveau président souhaitant renégocier la convention signée entre les deux parties en juillet dernier.
Il a par ailleurs annoncé une série de nominations, dont celles de Joël Dumé comme directeur de l'arbitrage en remplacement de Didier Mené, ancien président de la commission centrale des arbitres qui a été dissoute.
L'ancien médecin du XV de France Thierry Hermerel a lui été nommé à la tête du comité médical, alors que l'ancien international et actuel joueur du Stade Français Pascal Papé représentera la France à l'EPCR, l'organisateur des compétitions européennes.
Enfin, le processus devant aboutir à la mise en place du vote décentralisé pour la prochaine élection fédérale en 2020 a été lancé, de même qu'un audit, y compris financier, sur le fonctionnement de la Fédération. La nouvelle équipe souhaite aussi moderniser sa billetterie après les révélations le mois dernier de Mediapart sur la revente frauduleuse de places impliquant des anciens dirigeants de la FFR.