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Compétiteur acharné, le supersonique ailier du Racing 92 Juan Imhoff est un obsédé de la performance, qui a besoin d'être en permanence à 100%, sur un terrain comme en dehors.
Cela ne doit pas être tous les jours facile de partager la vie de l'international argentin (27 ans, 35 sél.), qui avoue parfois faire vivre au quotidien à sa compagne un calvaire semblable à celui éprouvé par ses adversaires directs.
L'ailier du Racing 92, opposé dimanche à Leicester en demi-finale de Coupe d'Europe, est ce genre de personne ayant constamment "besoin d'être un compétiteur, à 100%", aimant "faire des sacrifices", sinon ça lui "manque".
Que ce soit à l'entraînement -- ses coéquipiers le décrivent comme un maniaque -- en "vacances" pour "une partie de ping-pong", où il compense son déficit technique en "se donnant à fond", et même chez lui devant les fourneaux.
"J'en ai besoin, pour me rassurer et pouvoir donner le maximum, voire au-delà. Cela a des conséquences sur mon style de vie, je suis comme cela au quotidien. Ma copine me le dit souvent: +mais pourquoi, même quand tu fais la cuisine, tu +t'envoies+ comme cela ? On dirait que tu fais la finale de Masterchef !+", explique-t-il à l'AFP.
Il essaie pourtant de "travailler sur (lui-même), en pensant aux gens qui sont à côté, comme (sa) copine". Mais il est "comme cela... C'est peut-être un peu dur mais si je ne marche pas comme cela, j'ai l'impression que je n'y arriverai jamais".
- Pas un physique extraordinaire -
Le constat est un peu sévère: Imhoff a déjà effectué un bon bout de chemin depuis son éclosion au plus haut niveau, avec le Racing 92 où il est arrivé à l'automne 2011 comme simple joker médical, et les Pumas, dont il a été le meilleur marqueur lors de la Coupe du Monde 2015 (5 essais, 3e meilleur marqueur ex aequo de la compétition).
Ceci principalement au mental, qui représente "50%" de la performance. "En Argentine, le rugby est surtout amateur, avec des joueurs pas forcément très costauds. Mais on joue tous avec notre coeur, avec une mentalité qui peut faire la différence. Je me suis toujours entraîné comme cela, en me mettant de la pression depuis que je suis tout petit."
"Physiquement, je ne suis pas quelqu'un d'extraordinaire (1,85 m, 84 kg, NDLR). Donc je dois bosser tous les jours, toutes les minutes, toutes les secondes de ma vie. Et pour arriver à cela, il faut avoir un mental fort", développe Imhoff, tout de même doté d'une pointe de vitesse naturelle impressionnante.
- Débriefing familial -
Cet état d'esprit lui a été transmis depuis le plus jeune âge par une famille baignant dans le rugby, avec qui il "débriefe tous (ses) matches". "D'abord, avec ma mère, sur (la messagerie instantanée) What's App, qui me dit: +ça, tu l'as bien fait, ça tu as été nul+. Après, j'ai mon père au téléphone (Jose Luiz, ancien international puis sélectionneur argentin, dans les années 90, NDLR), mes frères aussi qui jouent en Argentine. On parle de mon rugby mais aussi du leur."
C'est notamment sur les conseils de son père qu'il a décidé de prolonger au Racing 92 et de renoncer aux Pumas, puisque seuls les joueurs évoluant aux "Jaguares", la franchise argentine qui a intégré cette saison le Super Rugby, le championnat des provinces de l'hémisphère Sud, peuvent désormais prétendre à la sélection nationale.
Son aventure avec le club francilien a en effet encore un goût d'inachevé: manque ce fameux titre majeur qu'Imhoff, en compétiteur acharné, et les Ciel et Blanc attendent impatiemment de décrocher depuis leur rachat en 2006 par l'homme d'affaires Jacky Lorenzetti.
Ce trophée passe par Nottingham, où le Racing 92 défiera Leicester dimanche. Avec dans ses rangs un ailier argentin qui donnera évidemment tout ce qu'il a.