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© AFP/FRANCK FIFE
Bernard Laporte
, désormais président de la Fédération française de rugby, le 3 décembre 2016 à Marcoussis
C'est une promesse de campagne en passe d'être officiellement tenue: le nouveau président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte enterra mercredi, à l'occasion du premier comité directeur de l'institution depuis son élection, le futur Grand Stade que souhaitait construire en région parisienne l'ancienne équipe dirigeante.
Laporte, élu le 3 décembre, pouvant compter sur 21 des 37 voix avec droit de vote au comité directeur, quelques minutes devraient suffire, au siège de la FFR à Marcoussis (Essonne), pour mettre fin à un projet vieux de plus de six ans, depuis les premières études lancées en 2010 par l'équipe du président battu Pierre Camou.
L'enceinte ultra-moderne de 82.000 places propriété de la FFR, prévue à l'horizon 2023 à Ris-Orangis (Essonne), ne verra donc jamais le jour, même si "l'étude des modalités de sortie (du projet) est toujours en cours", a répété mardi Serge Simon, qui sera officiellement nommé mercredi premier vice-président de la FFR.
"Il faut qu'on analyse les contrats (le contrat constructeur signé avec le groupement Ibelys, le contrat d'intérêt national avec l'Etat, et celui concernant la maîtrise d'oeuvre, avec le cabinet Populous, NDLR). Mais il n'y a aucune raison de ne pas arrêter le projet, qui n'a jamais été validé en assemblée générale (de la FFR) et qui donc n'existe pas légalement", a poursuivi Simon.
L'assemblée générale de la Fédération "est seule compétente pour se prononcer sur les acquisitions, les échanges et les aliénations de biens immobiliers", disposent en effet les statuts de la Fédération.
Par "modalités de sortie", Simon entend les éventuelles clauses de dédit contenant des pénalités financières pour la FFR au cas où elle renoncerait au projet. De telles clauses n'existent pas, avait indiqué la semaine dernière à l'AFP une source proche de l'ancienne équipe dirigeante, précisant que la facture totale depuis 2010 pour la FFR ne devrait donc pas excéder les 12 millions d'euros.
- Pendant ce temps, à la Ligue... -
Le comité directeur sera aussi l'occasion d'officialiser la nouvelle équipe dirigeante (Christian Dullin secrétaire général, Alexandre Martinez trésorier général, outre Simon), de remodeler les différentes commissions, d'en réduire le nombre et les membres.
L'ancien médecin du XV de France Thierry Hermerel sera ainsi nommé président du comité médical en remplacement de Jean-Claude Peyrin, a indiqué Simon, alors que Joël Dumé devrait remplacer Didier Mené comme patron des arbitres).
Seront aussi proposés l'instauration du vote décentralisé pour la prochaine élection à la présidence (2020) et le projet de réforme territoriale (création de 13 ligues régionales, les mêmes que les nouvelles régions administratives, pour remplacer les 27 comités territoriaux).
Il sera aussi sans doute question des futures relations avec la Ligue, qui gère le secteur professionnel. Elles s'annoncent orageuses, Laporte souhaitant rénégocier la convention signée par Camou et qui régit jusqu'en 2020 les relations entre la FFR et la Ligue.
Il veut notamment redistribuer vers le monde amateur une partie des revenus tirés des droits télé, prendre les internationaux sous contrat ou encore imposer aux clubs une limitation du nombre de joueurs non sélectionnables en équipe de France.
Des mesures sur lesquelles les clubs professionnels, réunis depuis mardi à Marseille, ne se sont pas encore positionnés. Dans un communiqué sibyllin envoyé mardi soir, la LNR a simplement indiqué "son engagement à compléter (la convention signée avec la FFR en juillet et que veut remettre à plat Laporte) en étroite collaboration avec la nouvelle équipe dirigeante de la FFR sur les importants sujets qui restent à débattre (...)".
Le président de la Ligue Paul Goze a lui indiqué un peu plus tard qu'il n'y avait "pas de raisons de modifier la convention".