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© AFP/GIUSEPPE CACACE
Le patron de la FFR Bernard Laporte
, le 6 mai 2017 à Dubaï
Des mois de conflit entre la Fédération française de rugby (FFR) et la Ligue (LNR) ont pris fin samedi, au moins provisoirement, grâce à un accord sur la mise à disposition des internationaux aux termes duquel est abandonnée l'idée de créer des contrats fédéraux.
Six mois jour pour jour après l'élection à la tête de la FFR de Bernard Laporte -- qui avait déclenché les hostilités en proposant de placer une quarantaine de joueurs sous contrat fédéral afin d'améliorer la compétitivité du XV de France-- les deux institutions qui gèrent le rugby français ont publié un communiqué commun.
De contrats fédéraux, il n'est ainsi plus question dans l'avenant à l'actuelle convention entre les deux parties sur lequel elles sont tombées d'accord pour la saison prochaine, et qui doit encore être validé par leur assemblée générale respective (24 juin pour la Fédération, 1er juillet pour la Ligue).
Ces contrats représentaient un casus belli pour la LNR. La Ligue a cependant été obligée de lâcher du lest face aux offensives de son instance de tutelle qui refusait de valider les calendriers du Top 14 et de la Pro D2 tant que n'aurait pas été trouvé un terrain d'entente sur la mise à disposition des internationaux.
Ainsi, l'actuelle liste des joueurs internationaux "protégés" a été élargie de 30 à 45 joueurs -- elle sera publiée "au plus tard le 5 juin", est-il indiqué dans le communiqué. Et la période d'intersaison pendant laquelle les internationaux membres de cette "liste Groupe France" ne pourront disputer aucun match, même amical, a été étendue de huit à dix semaines, sauf pour ceux sélectionnés pour la tournée des Barbarians français en Afrique du Sud en juin.
Soit deux propositions avancées par le président de la Ligue Paul Goze le 28 mars pour tenter de sortir de la crise, et donc acceptées après plusieurs mois de négociations et de conflit, d'abord feutré puis beaucoup moins.
Les joueurs participant à la Tournée du XV de France en Afrique du Sud en juin 2017 pourront donc reprendre la compétition avec leur club le week-end des 2 et 3 septembre, soit une semaine après le début de la saison 2017-2018 du Top 14, fixé au week-end du 25 août.
- Contreparties -
La LNR a cependant obtenu que, pendant cette intersaison, les internationaux restent dans leurs clubs où ils "suivront un programme personnalisé défini par le sélectionneur" en accord avec leur entraîneur, et ne fassent pas d'aller-retours au Centre national du rugby de Marcoussis comme un temps évoqué.
Ils disputeront également un quatrième test-match cet automne, le 14 novembre face aux All Blacks, qu'ils affronteront une première fois le 11 novembre -- le XV de France sera également opposé à l'Afrique du Sud le 18 novembre et au Japon le 25 novembre.
En contrepartie de cette mise à disposition élargie, la Fédération versera 2,2 millions d'euros à la Ligue afin de revaloriser l'indemnisation des clubs, toujours assurée par cette dernière.
Voilà pour la saison 2017-2018. Et pour la suite? La Fédération et la Ligue ont établi "une feuille de route" pour l'élaboration d'une nouvelle convention de 2018 à 2023, qu'ils espèrent signer en "décembre 2017, ou juin 2018 au plus tard" et qui remplacerait l'actuelle, qui prend fin en 2020.
En attendant, Bernard Laporte s'est félicité de cet "accord équilibré qui donne toutes les chances de succès au XV de France, préserve la santé des joueurs internationaux et maintient l'attractivité du Top 14", quand Paul Goze y a vu "une grande avancée, qui pourra trouver son accomplissement dans une nouvelle convention à partir de la saison 2018-19".