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Révélation de la fin de saison dernière, le deuxième ligne de Clermont Paul Jedrasiak attaque à 22 ans à partir de samedi à La Rochelle une saison de Top 14 qui pourrait être celle de la confirmation.
Il l'a d'ailleurs entamée du meilleur pied en marquant vendredi dernier en amical le premier essai de la victoire de l'ASM face à Glasgow (28-10), sur la lancée de ses performances au printemps, qui lui ont permis d'être lors de la dernière finale du Championnat (perdue contre le Stade Français) le plus jeune titulaire sur la pelouse.
Profitant de la blessure de Jamie Cudmore, Jedrasiak (1,98 m pour 115 kg) a alors confirmé (cinq titularisations de suite jusqu'à la finale) son talent précoce et montré son caractère, n'hésitant pas malgré son jeune âge à aller défier frontalement les vieux briscards des packs adverses.
Une ascension finalement logique pour l?ancien capitaine de l'équipe de France des moins de 18 ans.
"Petit à petit, l?oiseau fait son nid. Cela fait maintenant cinq ans que je suis à l?ASM. J?ai aussi porté le maillot jaune et bleu en équipe de jeunes", rappelle-t-il.
"J?ai conscience de représenter, sans prétention aucune, la formation asémiste. Je suis né à Montluçon (à 115 kilomètres de Clermont, ndlr). Donc, jouer pour Montferrand est un rêve de gamin."
Celui-ci est donc devenu réalité, même s'il relativise: "Bien sûr que ces parties jouées me donnent des idées. Mais chaque année, les compteurs sont remis à zéro."
"Certes, Julien Pierre est parti à Pau, mais Flip Van der Merwe (international sud-africain, NDLR) est arrivé. Comme la saison dernière, nous serons cinq, voire six avec (l'espoir) Arthur Iturria, à notre poste. Il va falloir s?y filer pour avoir la chance de jouer!", souligne-t-il modestement.
- 'Que de chemin parcouru !' -
Il démarrera cependant la saison dans la peau d'un titulaire en l'absence de Cudmore et Van der Merwe, mobilisés par la Coupe du Monde. Et devrait en profiter pour accumuler du temps de jeu pour enfin s'imposer à l'ASM, où il est arrivé à 17 ans après être passé par le pôle Espoirs de Tours.
Une transition pas simple à assumer. "Il a fallu que je m'adapte! S?entraîner deux fois par jour, cela m?a fait drôle. A chaque fois, c?est une histoire de palier à franchir, comme lorsque j?ai intégré le groupe pro ou que je suis devenu pro moi-même. Quand j'y repense, que de chemin parcouru!", raconte "Paulo", surnom donné par ses coéquipiers, qui vient de signer son premier contrat pro.
Il lui a aussi fallu faire face aux soupçons de l'ancien international Laurent Bénézech. En avril 2013 dans une tribune dans Le Monde, évoquant le dopage dans le rugby, notamment chez les jeunes joueurs, l'ancien pilier cible en effet Jedrasiak qui aurait pris, selon lui, 20 kg en six mois.
Depuis, Jedrasiak surveille sa manière de s?exprimer mais sans jamais verrouiller ses interviewes et porte un regard lucide sur son poste, qui a considérablement évolué.
"A l?image des Néo-Zélandais et des Sud-Africains, qui sont des références dans notre sport, on se doit d?être athlétiques, toniques et mobiles". Il l'est, même s'il n'oublie pas les fondamentaux que sont la touche et la mêlée.
Il s'emploiera à montrer l'étendue de sa palette dès samedi.