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Après avoir écarté le triple tenant du titre Toulon, le Racing 92 doit poser une nouvelle pierre de l'édifice construit depuis plusieurs années pour conquérir enfin un trophée, dimanche (16h15) à Nottingham contre Leicester en demi-finale de la Coupe d'Europe.
Dix ans. Dix ans quasiment jour pour jour après son rachat par Jacky Lorenzetti, le club francilien est à 80 minutes de la première finale de sa période moderne, et à un 160 d'un titre majeur tant désiré par l'ancien magnat de l'immobilier, qui a repris le mythique club de l'establishment de l'ouest parisien, en décrépitude, pour en faire un cador du rugby français.
De la Croix de Berny à Antony (Hauts-de-Seine), où le Racing 92, alors Métro-Racing, avait pris ses quartiers entre une autoroute et une nationale, au City Ground de Nottingham (centre de l'Angleterre), où il s'apprête à défier les Tigers, avec dans ses rangs la seule star mondiale du rugby, Dan Carter , le chemin parcouru est énorme.
Mais la ligne d'arrivée, ce trophée, seul juge de paix dans le sport professionnel, n'a toujours pas été franchie: deux fois, en Top 14 aux printemps 2011 et 2014, le Racing 92 a buté sur l'avant-dernière marche; il n'entend pas laisser filer sa troisième chance pour disputer, le 14 mai à Lyon, la première finale de sa période moderne.
"La construction du club a été un long parcours, mais on n'est pas encore allé au bout. On est conscient qu'il faut faire un grand match pour que tout le travail qui nous a mené jusqu'ici soit récompensé", estime ainsi le deuxième ligne François van der Merwe, arrivé au club 2008, date du retour dans l'élite, et qui était de ces fameux matches à Colombes devant une poignée de spectateurs.
- 'Quelque chose est né' -
Jacky Lorenzetti "mérite d'être payé en retour" de ses investissements, abonde Chris Masoe . "C'est le plus gros match de l'histoire du club, qu'on a l'opportunité d'écrire", poursuit le numéro 8, qui a lui débarqué dans les Hauts-de-Seine l'été dernier.
L'ancien Castrais a apporté, du haut de ses 36 ans, de ses 20 sélections avec les All Blacks et de ses titres avec Toulon, comme ses ancien coéquipiers sous le maillot de la Nouvelle-Zélande Joe Rockocoko et Carter, l'expérience des grands rendez-vous, ce "1% de plus tellement important pour gagner les matches couperets", dixit van der Merwe.
Ce gain infime mais si précieux a permis aux Ciel et Blanc de se défaire du roi Toulon au tour précédent (19-16 le 10 avril), prouvant qu'ils avaient "gagné en maturité", selon van der Merwe, notamment en faisant front sans rompre pendant de longues minutes en seconde période.
"On a montré qu'on avait beaucoup de caractère en défendant avec passion, en travaillant les uns pour les autres", développe Rokocoko, rejoint par l'entraîneur des avants Laurent Travers : "on a vraiment l'impression que quelque chose est né dans cette équipe."
Pour qu'il trouve un prolongement, il s'agira de faire preuve de toutes ces qualités de nouveau dimanche, face à une équipe de Leicester plus offensive et complète, se reposant moins sur la force des ses avants, comme le Racing 92 d'ailleurs, depuis l'arrivée l'été dernier au poste d'entraîneur en chef d' Aaron Mauger .
Des Tigers qui, après avoir dynamité le Stade Français en quarts (41-13), auront également l'appui de leur public et sont beaucoup plus expérimentés à ce niveau, même si leur cinquième et dernière finale dans la compétition remonte à 2009. Un temps qui doit paraître encore plus lointain au Racing 92.
Les équipes
Leicester: Tait (cap) - Veainu, Betham, Tuilagi, Goneva - (o) Burns, (m) B. Youngs - McCaffrey, Fonua, Fitzgerald - Kitchener, Barrow - Cole, Thacker, Ayerza
Racing 92: Dulin - Rokocoko, Goosen, Dumoulin, Imhoff - (o) Carter, (m) Machenaud (cap) - Le Roux, Masoe, Lauret - van der Merwe, Charteris - Tameifuna, Lacombe, Ben Arous
Remplaçants
Leicester: Bateman, Mulipola, Balmain, Slater, Croft, Harrison, O. Williams, Thompstone
Racing 92: Chat, Vartanov, Ducalcon, Carizza, Claassen, Phillips, Tales, Dupichot
Arbitre: Nigel Owens (WAL)