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© AFP/GIANLUIGI GUERCIA
Le sélectionneur des Springboks Allister Coetzee, le 9 juin 2017 à Pretoria
Huit joueurs sur quinze samedi face au XV de France. Confronté à un impératif de résultats après une année 2016 catastrophique, le sélectionneur des Springboks Allister Coetzee a décidé de miser sur une ossature issue des Golden Lions, province sud-africaine en vogue et au jeu séduisant.
Le talonneur Malcolm Marx, le deuxième ligne Franco Mostert, le numéro 8 et capitaine Warren Whiteley, la charnière Ross Cronje-Elton Jantjies, l'ailier Courtney Skosan, le centre Lionel Mapoe et l'arrière Andries Coetzee... les Bleus auront un peu l'impression à Durban d'affronter la province de Johannesburg.
Elle brille, avec son jeu de mouvement en Super Rugby, où elle est cette saison la seule franchise sud-africaine à rivaliser avec les Néo-Zélandais (12 victoires en 13 matches), après en avoir atteint la finale en 2016 (défaite face aux Hurricanes).
Sous la houlette de Johan Ackermann, ancien deuxième ligne international sud-africain - et futur entraîneur de Gloucester en Angleterre - qui a pris le contre-pied du traditionnel style de jeu sud-africain, axé sur la conquête et le combat.
"Ce n'est pas un système rigide, il s'agit de s'adapter à chaque situation. Nous ne sommes pas qu'une équipe qui joue uniquement à la main, nous savons jouer aussi au pied quand c'est nécessaire" explique leur flanker Jaco Kriel, retenu dans le groupe des Boks pour la série face à la France.
"C'est l'une des clés de leur succès: mélanger les formes de jeu et s'adapter en fonction de la situation. Etre capable de changer de tactique est essentiel pour gagner et ils le font parfaitement" a abondé Brendan Venter , nouvel entraîneur de la défense sud-africaine.
- Relations techniques -
Allister Coetzee s'est converti à cette philosophie de fraîche date, puisqu'il faisait beaucoup moins confiance aux joueurs issus des Lions en 2016 - seulement deux joueurs dans le XV de départ pour le premier match, face à l'Irlande - sa première année à la tête des Boks.
Par conviction ou obligation? Un peu des deux, à l'entendre.
"Le jeu va dans une certaine direction, où le rythme, la vitesse, deviennent essentiels. Il n'y a pas d'autre façon de jouer" explique-t-il à l'AFP.
Le sélectionneur a donc changé son fusil d'épaule, sous pression après une année 2016 calamiteuse, la pire de l'histoire de la sélection marquée par huit défaites en douze matches. Dont deux humiliations, à domicile face aux All Blacks en octobre (15-57) puis en Italie (18-20) le mois suivant.
Avec peu de temps pour rebâtir, il a donc opté en quelque sorte pour la solution de facilité, en alignant en sélection l'épine dorsale des Lions, afin de gagner du temps dans la recherche d'automatismes.
"La base est déjà là, cela rend les relations techniques plus faciles, souligne-t-il en effet. Et aux postes de 8, 9-10 c'est essentiel d'avoir des relations privilégiées. Cela me donne du confort."
Et ça a peut-être déboussolé samedi dernier à Pretoria le XV de France (14-37), qui ne savait pas quel jeu allaient proposer ces nouveaux Springboks, désormais griffés par les Lions.