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© AFP/Rémy Gabalda
La nouvelle formule des coupes d'Europe de rugby, née au forceps en 2014, doit entrer dans une nouvelle ère à partir de ce week-end
Après un premier exercice de tâtonnements au niveau commercial et côtés audiences télévisées en France, la nouvelle formule des coupes d'Europe de rugby, née au forceps en 2014, doit entrer dans une nouvelle ère à partir de ce week-end, avec le début de la saison 2015-2016.
Le succès sportif doit maintenant s'accompagner de revenus en hausse, ce pour quoi les clubs anglais, suivis par les Français puis les Gallois, ont eu en 2014 la peau de l'ERC, société organisatrice de la Coupe d'Europe et du Challenge européen pendant 19 ans, remplacée par l'EPCR (European Professional Club Rugby) depuis la saison dernière.
Car si au plan sportif, le resserrement du format (passage de 24 à 20 équipes dans chaque compétition) et de la phase finale (moins de temps entre les quarts de finale et la finale, avancée à début mai) ont satisfait les clubs, du moins les puissants français et anglais, il y a matière à redire niveau commercial et en terme de visibilité.
En cause, un accouchement tardif: l'EPCR n'a été créée que quelques mois avant le début de la saison 2014-2015, World Rugby, l'organe suprême du jeu, n'a donné son agrément définitif aux nouvelles compétitions que quelques semaines avant la première journée, et la nouvelle direction n'a été nommée qu'au printemps suivant, une fois la saison quasiment terminée. De plus, l'ensemble du personnel n'a pris ses nouveaux quartiers à Neuchâtel en Suisse (l'ERC était basée à Dublin) qu'il y a quelques mois.
Difficile, dans ces conditions, la saison dernière, de faire tourner la machine à plein régime et de nouer de nouveaux partenariats commerciaux. Un temps révolu pour la saison à venir, promet l'EPCR, qui vient d'enregistrer la signature pour trois saisons de la compagnie aérienne Turkish Airlines, partenaire officiel des compétitions aux côtés du brasseur Heineken.
- 'Besoin d'augmenter les audiences' -
"Notre croissance va grosso modo augmenter de 50% par rapport aux revenus de l'ancienne formule. C'est clairement une attente des clubs et des ligues", a ainsi souligné Vincent Gaillard, nouveau directeur général de l'EPCR, lundi lors du lancement de la saison 2015-2016, à Lyon où se tiendront en mai prochain les finales de la Coupe d'Europe et du Challenge européen.
Et le directeur général de citer pour la saison à venir des revenus de "près de 80 millions d'euros" contre "environ 40 millions d'euros pour l'ancienne formule". Et donc davantage d'argent reversé aux clubs.
Même démarrage poussif niveau audiences télévisées en France. En attribuant en septembre 2014 les droits télés des deux compétitions pour la France jusqu'en 2018 à BeIn Sports, au détriment de Canal+, l'ancien diffuseur pour le payant, l'EPCR a perdu en visibilité. D'autant qu'un seul match par journée de Coupe d'Europe est désormais diffusé en clair, par France Télévisons, contre deux auparavant.
"On a besoin d'augmenter les audiences, besoin de s'assurer que les gens aient remarqué qu'il y avait une nouvelle compétition, avec un nouveau nom, un nouveau partenaire. Et je pense que ça va se faire", a ainsi reconnu Vincent Gaillard.