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Bayonne a acté samedi sa remontée en Top 14, un an seulement après l'avoir quitté, après une victoire logique face à Aurillac (21-16) en finale d'accession à Toulouse.
Les Basques auront donc signé une remontée express et évité, comme le champion de Pro D2 Lyon qu'ils vont rejoindre dans l'élite la saison prochaine, le risque de végéter à l'étage inférieur en concluant face aux Cantaliens une saison reconstruction réussie sous la houlette de Vincent Etcheto.
Arrivé après un été pourri par la fusion ratée avec Biarritz, l'ancien entraîneur des arrières de Bordeaux-Bègles, avec qui il avait déjà gagné une finale d'accession en 2011, a su remobiliser un effectif amputé par le départ de nombre de ses meilleurs éléments (Spedding, Ollivon, Etrillard, O'Connor...) en s'appuyant sur des joueurs rodés à l'élite comme le capitaine Jean Monribot ou le buteur argentin Martin Bustos Moyano, grand artisan de la victoire de samedi.
"J'avais envie de prouver que je pouvais réussir, il y a toujours de l'égo, on m'a toujours dit +t'es le second+" mais je savais ce que je valais", a déclaré Etcheto, satisfait, après la rencontre.
Au final, les Bayonnais, deuxièmes de la saison régulière, auront fait respecter la hiérarchie face aux Aurillacois, troisièmes au classement et au budget près de deux fois inférieur (4,7 millions d'euros contre environ 11 pour Bayonne, l'un des budgets les plus élevés de Pro D2).
Les Auvergnats, absents de l'élite du rugby français depuis 2001, n'auront eux pas accompli l'exploit de se hisser en Top 14, où ils auraient de toute façon certainement eu du mal à exister, vu leurs moyens financiers.
"Depuis le début de la saison, je m'entête à le dire aux joueurs, c'est notre année, on était tellement près du but, c'est une grosse déception", a regretté Maxime Petitjean, leur capitaine et buteur.
- Bustos Moyano, buteur de la remontée -
Face aux Bayonnais, les Auvergnats ont en tout cas eu du mal à exister sur la pelouse d'Ernest-Wallon à Toulouse qui, bercée par les chants des quelque 10.000 supporteurs bayonnais, avaient pris des airs de Jean Dauger .
Comme cela était à prévoir, la discipline aura été l'élément clé de la rencontre et beaucoup trop pénalisé au sol, Aurillac s'est tiré une balle dans le pied.
Car Bustos Moyano, auteur de tous les points bayonnais (5e, 11e, 13e, 22e, 30e, 37e, 63e), n'a presque jamais tremblé face aux perches (un seul échec de loin à la 73e), contrairement à Petitjean, pourtant meilleur réalisateur de Pro D2, qui a lui manqué trois pénalités (3e, 40+2e, 59e).
Disposant d'une confortable avance à la mi-temps (18-6), les Bayonnais, pourtant réduits à quatorze à deux reprises (cartons jaunes contre Whitelock, 40e et Taele, 58e), ont su gérer leur avantage, ajoutant une nouvelle pénalité par Bustos Moyano (63e) et résistant aux assauts valeureux mais trop maladroits d'Aurillac, qui est tout de même parvenu à passer la ligne par McPhee (79e). Mais trop tard.
Le plus dur reste désormais à faire pour l'Aviron, qui a replacé le Pays Basque sur la carte de l'élite du rugby français: tenir sa place dans un Top 14 de plus en plus relevé, où le dernier vainqueur de la finale d?accession, Agen, s'est brûlé les ailes cette saison.
"Méfiez vous, on arrive. Boudjellal (le président de Toulon), fais gaffe", a plaisanté Etcheto. "On va être des clowns mais des clowns heureux pas des clowns tristes".